Les hôpitaux pédiatriques du pays ont recensé l'an dernier 1136 cas de maltraitance d'enfants, indique vendredi la Société suisse de pédiatrie. Le nombre de dénonciations est en diminution de 4% par rapport à 2011, année pour laquelle 1180 cas réels ou présumés avaient été signalés.
Les bébés sont les plus touchés: une dénonciation sur cinq concernait l'an dernier des enfants de moins d'un an, ont relevé les auteurs de la statistique annuelle sur la maltraitance d'enfants. Et la moitié des victimes avaient moins de 6 ans.
Un cinquième des cas recensés concernaient des abus sexuels, précise la statistique. Le syndrome de Münchhausen par procuration, où la mère ou le père provoque chez l'enfant de manière délibérée des problèmes de santé sérieux dans le but d'attirer l'attention, a été détecté à quatre reprises (0,4% des cas). Le reste concerne des mauvais traitements physiques ou psychiques, ainsi que des cas de négligence.
Comme l'an dernier, davantage de garçons (55%) ont été victimes de mauvais traitements. La situation s'inverse complètement pour les abus sexuels, commis à 80% sur des filles.
Moitié des cas prouvés
Sur les 1136 situations dénoncées, la maltraitance a pu être prouvée dans la moitié des cas. Elle est très probable dans 22% supplémentaires et n'a pas pu être vérifiée dans un tiers des cas, précisent les experts.
Habituellement, les auteurs d'abus vivent avec leurs victimes, relèvent aussi les auteurs de la statistique. Seuls 1,7% des cas de maltraitance recensés ont été commis par des inconnus.
La négligence et la maltraitance psychique ont même presque toujours lieu dans le cadre familial étroit, de même que trois quarts des cas de mauvais traitement. Toutefois, moins de la moitié des abus sexuels (45%) sont perpétrés par un membre de la famille.
Les abuseurs sexuels sont généralement des hommes (91%), alors que les auteurs de négligence sont en très grande majorité des femmes, soulignent aussi les auteurs du rapport.
