Le service informatique du Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO) se retrouve dans la tourmente. Le SECO a déposé une plainte pénale et une enquête administrative a été ouverte à la suite de procédures illicites présumées dans l'attribution de contrats à des entreprises informatiques.
Le SECO a été informé la semaine passée des soupçons et le ministre de l'Economie Johann Schneider-Ammann a ordonné l'ouverture d'une enquête administrative, a déclaré jeudi Rudolf Christen, porte-parole du Département fédéral de l'économie (DEFR), confirmant une information du "Tages-Anzeiger" et du "Bund". Il a refusé de donner d'autres précisions à l'ats.
Après la publication de l'article jeudi, le SECO a déposé une plainte pénale auprès du Ministère public de la Confédération, car il ne peut plus exclure que les agissements incriminés aient un caractère pénal, a indiqué Marie Avet, porte-parole du SECO, confirmant une information de la radio alémanique SRF. Le collaborateur concerné a été provisoirement suspendu.
Selon les deux quotidiens alémaniques, un chef de service est soupçonné de corruption. Il aurait attribué des contrats à des entreprises à des prix gonflés. En contrepartie, il aurait bénéficié de voyages, billets VIP et de matériel pour une valeur de plusieurs dizaines de milliers de francs.
Les collègues ou les supérieurs hiérarchiques devraient également prendre leurs responsabilités, a estimé Michel Huissoud, directeur du Contrôle fédéral des finances (CDF). Lorsque des billets VIP sont ainsi mis gratuitement à disposition, "ils auraient dû se poser des questions" sur leur provenance, a-t-il ajouté.
Il faut qu'il y ait une prise de conscience, que les contrôles internes fonctionnent correctement, car le CDF ne dispose pas des ressources suffisantes pour "être derrière chaque contrat", explique son directeur.
Il se réjouit cependant que ces cas sortent. Le renforcement progressif des contrôles, la transparence et le "whistleblowing", soit le fait de lancer des alertes, permettent de réduire la corruption. Même s'il est illusoire de penser la supprimer complètement, conclut Michel Huissoud.