Le CICR a dressé vendredi un très lourd bilan des violences qui ont éclaté il y a plus de deux semaines dans la ville de Zamboanga, sur l'île de Mindanao, dans le sud des Philippines. Le dernier bilan des autorités fait état de 132 morts et 213 blessés.
Plus de 118 000 civils ont en outre dû fuir en abandonnant pratiquement tous leurs biens personnels. Pour ces déplacés, les perspectives d'avenir sont très sombres, a affirmé le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).
Des milliers d'habitations ont été entièrement incendiées, et les infrastructures publiques gravement endommagées. Nombreux sont les civils qui ne pourront jamais regagner leur logement.
"C'est une situation dramatique pour toute la population de Zamboanga", a expliqué Gwendolyn Pang, secrétaire générale de la Croix-Rouge philippine, citée par le CICR.
Sans moyens de subsistance
"Outre le fait de n'avoir plus de maison, les habitants ont perdu leurs moyens de subsistance. Ils vont devoir reconstruire leur vie à partir de rien, ce qui leur prendra un temps considérable et leur demandera des efforts colossaux. Nous devons nous préparer à faire face à des déplacements sur le long terme", a-t-il ajouté.
Les deux organisations ont intensifié leurs opérations conjointes depuis la semaine dernière et pourvoient aux besoins des personnes sinistrées.
Environ 200 combattants du Front moro de libération nationale (MNLF) sont arrivés le 9 septembre dans ce port de près d'un million d'habitants, situé sur l'île de Mindanao, au sud de l'archipel. La région est secouée depuis des décennies par des insurrections indépendantistes musulmanes dans un pays majoritairement catholique.