Des mesures doivent être prises sans attendre pour éviter qu'un pédophile entre en contact avec ses victimes potentielles, même sans prévoir forcément une interdiction à vie. Le National a accepté par 120 voix contre 65 mardi l'arsenal proposé par le Conseil fédéral en réponse à l'initiative de la Marche blanche.
L'initiative populaire vise à priver définitivement toute personne condamnée pour atteinte à l'intégrité sexuelle du droit d'exercer une activité en contact avec des mineurs et des personnes dépendantes. Les Chambres n'ayant pas réussi à se mettre d'accord sur le mot d'ordre, ce texte sera soumis en votation sans recommandation de vote.
Pas question pour autant de rester les bras croisés en attendant le scrutin qui aura lieu au plus tôt le 18 mai. Suivant le Conseil des Etats et les appels de la ministre de la justice Simonetta Sommaruga, la Chambre du peuple s'est ralliée désormais au projet concocté par le Conseil fédéral, qui se veut plus complet et plus mesuré.
La démarche a été combattue par l'UDC, qui ne souhaite pas que le Parlement tranche avant la votation populaire. Une première salve, via une motion d'ordre visant à reporter le débat à cause du numéro donné à l'objet, a échoué.
Il serait trompeur de parler de contre-projet vu que le Parlement s'est déjà prononcé sur l'initiative et que le National l'a soutenue, a avancé en vain Gregor Rutz (UDC/ZH). "Manoeuvre dilatoire !", lui a-t-on rétorqué.
L'UDC ne veut rien d'autre que faire traîner les choses pour pouvoir dire au peuple que les Chambres n'ont aucune envie de légiférer. Or "un tiens vaut mieux que deux tu l'auras", a lancé Andrea Caroni (PLR/AR).
Et de rappeler que la révision du code pénal permettra de décréter d'autres mesures que l'interdiction de travailler avec des enfants. Si l'initiative est acceptée, il sera toujours possible de durcir ensuite encore la loi, a ajouté le libéral-radical.