Les étrangers ayant reçu le passeport à croix blanche ont été plus nombreux de 3% en 2013 que l'année précédente. Sur les 36'161 naturalisations enregistrées par l'Office fédéral des migrations, près d'un tiers ont bénéficié de la procédure accélérée, peut-on lire dans le rapport sur la migration 2013.
Les personnes naturalisées proviennent avant tout d'Italie, d'Allemagne, du Kosovo, de Serbie, de France, du Portugal et de Turquie. Par rapport à l'année précédente, la plus forte augmentation vient des Français (+ 43%). La hausse est de 14% pour les Allemands et de 12% pour les Italiens.
Les Portugais ont été également plus nombreux à recevoir le passeport suisse que l'année précédente. Le nombre de ressortissants turcs naturalisés est resté stable, alors qu'il a diminué pour les Kosovars ou les Serbes.
Parallèlement au nombre de personnes naturalisées, celui des étrangers ayant déposé une demande de naturalisation a lui aussi augmenté. Il a atteint, en 2013, 25'545, soit une hausse dans des proportions similaires, de près de 3%.
Dans son rapport 2013, l'ODM mentionne par ailleurs ce qu'il définit comme des "cas de rigueur". La loi permet, dans trois types de cas, au canton de délivrer un permis de séjour à des étrangers, sous réserve de l'approbation par l'ODM.
Sont concernés certains requérants d'asile séjournant depuis cinq ans à une adresse connue (148 ont été régularisés en 2013; + 2,8% par rapport à 2012), des personnes admises à titre provisoire (2056; + 22,8%) et des cas d'une extrême gravité, notamment des sans-papiers (280; + 3,7%).
La migration a de nombreux visages, écrit le directeur de l'ODM Mario Gattiker dans l'éditorial du rapport. Avec son office, il y est confronté tous les jours.
Mais la migration a aussi une face cachée, beaucoup plus sombre: selon le dernier rapport des Nations unies, quelque 800'000 personnes dans le monde sont, chaque année, victimes de la traite des êtres humains.
Si le voyage commence par un acte délibéré, en dépit des fausses promesses, il se termine souvent dans la contrainte et l’oppression, précise Mario Gattiker. En lançant sa campagne de lutte contre la traite des êtres humains, organisée en collaboration avec certains cantons, d’autres offices fédéraux, des ONG et des œuvres d’entraide, l'ODM a voulu tirer la sonnette d’alarme et sensibiliser la population au problème.
La Suisse est aussi concernée par ce fléau. Selon la statistique policière suisse de la criminalité citée dans le rapport, 78 cas de traite des êtres humains ont fait l’objet d’une plainte en 2012.