Le Conseil fédéral va bientôt se prononcer sur une solution pour régler le conflit entre les banques suisses et les Etats-Unis après l'échec de la "lex USA". Fidèle jusqu'au bout, le secrétaire d'Etat Michael Ambühl n'a pas voulu en dire plus à quelques jours de son départ pour l'EPFZ.
Mais lundi, en conférence de presse, il s'est montré plutôt confiant sur d'autres sujets financiers, comme les négociations avec l'UE en matière d'imposition des entreprises.
A quelques jours du transfert à l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ), où il enseignera la négociation et la gestion de conflits, le secrétaire d'Etat aux questions financières a tenu un dernier raout médiatique à Berne.
Mais pas question pour Michael Ambühl, 62 ans, de procéder à un règlement de comptes ou d'apporter de l'eau au moulin de ceux qui affirment qu'il part en raison de tensions avec la ministre des finances.
"Non, je ne suis pas fatigué"; "non, je ne ressens pas d'usure face aux critiques", a-t-il dit aux journalistes. Il a nié les tensions avec sa cheffe directe, "je me suis toujours bien entendu" avec Eveline Widmer-Schlumpf, comme avec les quatre autres conseillers fédéraux pour qui il a travaillé durant sa carrière diplomatique.
Eviter le droit rétroactif
Pour le Bernois, les reproches d'avoir négligé les négociations avec les Etats-Unis au profit de ses futurs cours à l'EPFZ sont "infondés". Et de se permettre une seule petite pique: la conclusion "ira peut-être plus vite maintenant que je pars". Mais M. Ambühl n'a donné aucun détail, puisque les discussions sont encore en cours.
Le négociateur sur le départ en est persuadé: "la Suisse a bien manoeuvré jusqu'ici", même si les défis demeurent en matière de fiscalité et de sauvegarde de la place financière. A ses yeux, l'essentiel est d'éviter tout accord contenant des dispositions rétroactives.
Il ne faut pas sacrifier le respect de l'Etat de droit helvétique pour jouer les élèves modèles. Mais il est faux de croire que la Suisse se plie face aux pressions étrangères; "sur le plan international, nous avons la réputation d'être tenaces", a assuré M.Ambühl.
Lueurs d'espoir
Le futur professeur s'est voulu aussi confiant. Les discussions avec l'Union européenne au sujet de l'imposition des entreprises pourraient aboutir d'ici la fin de l'année, selon lui. Une possible solution se dessine aussi avec l'Italie en vue d'un accord fiscal basé sur un impôt à la source. L'Italie pourrait avoir un effet catalyseur sur d'autres pays, même si l'Allemagne a refusé cette voie, a-t-il estimé.
Quant à un éventuel passage à l'échange d'informations, Michael Ambühl a répété la parole officielle, n'excluant rien. Pour régler les affaires du passé, l'impôt à la source demeure une bonne solution, d'après lui.
Quant à sa ou son successeur, "il sera nommé par le Conseil fédéral lorsqu'il aura le temps". Pas de crainte à avoir, a-t-il dit, car son suppléant Alexander Karrer devrait pouvoir assumer la gestion du Secrétariat d'Etat aux questions financières internationales (SFI).