Meurtre d'Adeline: non à une commission d'enquête parlementaire

Le Grand Conseil genevois ne fera pas toute la lumière sur les responsabilités de l'Etat et des HUG dans le cadre de la mort d'Adeline. Par 48 voix contre 45, les députés ont refusé jeudi soir de créer une commission d'enquête parlementaire (CEP) ad hoc.

Le PLR, le PDC, les Verts et une partie d'Ensemble à Gauche ont rejeté la motion socialiste qualifiée de "populiste". Ils ont estimé que les deux rapports rendus à ce jour - de l'ex-conseiller d'Etat Bernard Ziegler, à la demande de l'Etat, et du professeur Benoît Chappuis, mandaté par les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) - ont relevé des dysfonctionnements à tous les échelons.

Autre argument avancé: le Parlement n'a pas à se substituer à la justice. "La réponse citoyenne invoquée par le PS revient souvent à un lynchage", a dénoncé le démocrate-chrétien Bertrand Buchs.

Comme la pétition

Le PS, l'UDC, le MCG et quelques députés d'Ensemble à Gauche ont voté en faveur de la création d'une CEP. Les deux rapports d'experts ont donné des réponses techniques, voire technocratiques au drame mais pas citoyennes, a indiqué le socialiste Roger Deneys. Et de relever leurs divergences dans l'appréciation des responsabilités et leurs lacunes.

La motion posait les mêmes questions que la pétition lancée par les proches de la sociothérapeute de La Pâquerette tuée en septembre par un détenu lors d'une sortie accompagnée. "Il n'est pas acceptable que des personnes dans cette situation doivent manifester pour se faire entendre", a plaidé l'UDC Thomas Bläsi.

Le ministre de la Santé Mauro Poggia a fait part de "la consternation du gouvernement de voir l'émotion utilisée à mauvais escient." "On veut faire croire à ceux qui sont dans l'incapacité de faire leur deuil qu'on leur cache la vérité", a-t-il critiqué.

L'enquête du professeur Chappuis a conduit le conseil d'administration des HUG à prononcer un blâme à l'encontre de la directrice de La Pâquerette. Une enquête administrative est en cours à l'endroit de la directrice du SAPEM, tandis que le procureur général dirige le volet pénal concernant Fabrice A.

/ATS


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