Les tarifs des médecins de famille augmenteront de 9 francs par consultation dès le 1er octobre. Ceux de certains équipements techniques utilisés par les spécialistes et les hôpitaux reculeront en conséquence. Le Conseil fédéral a décidé vendredi comme prévu de forcer la main aux partenaires tarifaires.
Cette première intervention dans la structure des tarifs médicaux coûtera environ 200 millions de francs aux spécialistes. La revalorisation de la rémunération des généralistes avait été promise par le ministre de la santé Alain Berset et a contribué au retrait de l'initiative populaire des généralistes.
Le peuple a ensuite largement accepté en mai le contre-projet qui prévoit de renforcer la médecine de base. La mesure s'inscrit dans le plan directeur du gouvernement pour revaloriser cette médecine.
Elle avait pourtant soulevé un tollé en consultation. Seule l'Association Médecins de famille Suisse avait applaudi. La faîtière des hôpitaux H+ avait dénoncé que les médecins en hôpitaux et les médecins de famille ne soient pas traités sur un pied d'égalité.
Les cantons s'étaient inquiétés que les hôpitaux publics n'aient d'autre choix que de se tourner vers les pouvoirs publics pour compenser le manque à gagner alors que les caisses maladie n'auraient rien à débourser.
La Fédération des médecins suisses (FMH) avait aussi critiqué la diminution des tarifs des spécialistes, dénonçant une baisse de rémunération pour les salariés, personnel non médical inclus. Les caisses maladie auraient au contraire voulu aller encore plus loin afin de freiner non seulement les tarifs des prestations techniques, mais aussi ceux de certains actes médicaux, avait défendu l'association d'assureurs Curafutura.
La baisse des tarifs frappera certains équipements techniques comme les tomodensitomètres surtout utilisés par les spécialistes et les hôpitaux. Alors que beaucoup de prestations techniques peuvent être fournies avec moins de ressources, les tarifs n'ont pas été modifiés, justifie le gouvernement.
La structure tarifaire n'est plus adaptée dans son ensemble. C'est toutefois aux partenaires tarifaires de le faire. Le Conseil fédéral est intervenu seulement parce que les partenaires ne se sont pas entendus. S'ils parviennent à un accord et que le Conseil fédéral l'approuve, les adaptations de l'ordonnance seront abrogées, promet l'exécutif.