La justice fiscale a constitué le point fort du Congrès du PS à Winterthour (ZH). Les quelque 500 participants ont adopté un papier de position qui affirme le besoin d'un système fiscal plus simple et "non une usine à gaz qui ne profite qu'aux plus aisés".
Les 100 personnes les plus riches de Suisse possèdent 100 milliards de plus qu'avant la crise financière, a dénoncé le président du PS.
Le document adopté peut se résumer en huit points. Premièrement, il faut plus de justice fiscale. Ensuite, le système fiscal doit être plus simple et plus transparent. Il faut aussi transférer la charge fiscale en taxant moins le travail et la consommation et en imposant plus lourdement le capital et l'énergie.
Quatrième point, tous les revenus et les gains dépassant le minimum vital doivent être imposés, y compris les gains en capitaux et les successions. Il ne faut pas nécessairement plus d'impôts, mais surtout moins de niches fiscales.
La politique fiscale doit profiter aux générations futures. La fiscalité suisse doit se conformer le plus possible avec le droit européen et aux standards de l'OCDE. Dernier point, le PS souhaite également que la justice fiscale soit internationale afin d'imposer tous les revenus et toutes les fortunes.
Concrètement, le PS demande notamment la fin du secret bancaire et l'introduction immédiate de l'échange automatique d'informations. Une résolution exigeant l'abolition des forfaits fiscaux a également été adoptée.
Le parti souhaite remplacer les déductions par des allocations spécifiques, par exemple pour les enfants, en les remplaçant par un "chèque-enfant". Il souhaite aussi procéder à une imposition individuelle sans référence à l'état civil, "une des conditions essentielles à l'égalité entre hommes et femmes.
Il exige également une harmonisation des impôts cantonaux afin de mettre fin à la concurrence fiscale entre cantons.
Le parti exige une réforme équitable de l'imposition des entreprises. Il demande l'introduction d'un impôt sur les gains en capitaux et l'élimination des cadeaux fiscaux aux actionnaires.
Les deux conseillers fédéraux socialistes se sont également exprimés lors du Congrès. Alain Berset a axé son discours sur l'importance de la culture et de la sécurité sociale pour la cohésion nationale. Dans cette perspective, le plurilinguisme de la Suisse, "non négociable", est fondamental. Simonetta Sommaruga est revenue sur l'initiative UDC.
Le Congrès a réélu Christian Levrat à la présidence du parti. Les cinq vices-présidents et vice-présidentes ont aussi été réélus. Filippo Rivola, de Lausanne, fait son entrée au comité directeur en remplacement de Lathan Suntharalingam, de Lucerne.