Les avions ultra-légers motorisés (ULM) feront leur retour dès 2015 dans le ciel suisse. Le Conseil fédéral a levé partiellement vendredi l'interdiction de ces engins, vieille de 30 ans. Trente-deux avions Ecolight peuvent déjà voler depuis 2005.
Depuis 1984, des progrès techniques considérables ont été réalisés, fait valoir le gouvernement. Les ULM d'aujourd'hui n'ont plus rien à voir avec des "tondeuses à gazon volantes". Le Tribunal fédéral a par ailleurs remis en cause l'interdiction.
La nouvelle réglementation autorisera désormais les autogires avec moteur à combustion ou électrique (sortes de mini-hélicoptères), les avions électriques dotés de commandes aérodynamiques, les "trikes" (sortes d'ailes delta motorisées) ainsi que les planeurs de pente électriques dotés d'un train d'atterrissage.
Ces ULM ne pourront pas décoller ou atterrir en plein champ: ils devront utiliser un aérodrome. Contrairement à ce qui se passe pour les avions Ecolight, l'accès aux aéroports de Zurich et de Genève leur sera toutefois interdit.
Les aéronefs nouvellement autorisés devront également respecter des valeurs limite d'émission aussi strictes que celles appliquées actuellement aux avions Ecolight. Enfin, les pilotes devront satisfaire des exigences plus sévères qu'à l'étranger. Les procédures de certification et d'admission auront lieu à partir du début de l'année prochaine.
Lors de la procédure de consultation, la Fédération suisse de vol libre s'était félicitée de la levée de l'interdiction notant que, depuis la disparition de l'Allemagne de l'Est en 1989, la Suisse se retrouvait seule à prohiber les ULM. Elle ne s'attend pas à une explosion de la demande.
Les organisations écologistes étaient, elles, mitigées. Elles craignent que la faune sauvage ne soit encore davantage dérangée avec une hausse des vols de plaisance.