Les Suisses plutôt critiques face à la vaccination

Les Suisses se montrent responsables vis-à-vis de leur santé, qu'ils considèrent avant tout comme une affaire privée. Alors que 70% d'entre eux jugent les bilans de santé utiles et nécessaires, ils sont plus partagés s'agissant de la vaccination. Pour les motiver, il faut les convaincre.

Selon un sondage représentatif annuel sur les virus, réalisé par l'institut de recherche gfs.bern, il est plus judicieux de changer les attitudes par des arguments que par des obligations. Une pression politique avec des règles et des prescriptions émises par le Conseil fédéral aurait probablement peu de succès, écrit mardi gfs.bern dans un communiqué.

Bon nombre de Suisses soupçonnent que la pharma est derrière les campagnes de vaccination. Outre un scepticisme prononcé face à la grippe et aux épidémies, le sondage laisse apparaître qu'une large majorité des participants sont d’avis que les sociétés pharmaceutiques diffusent des thèses alarmistes pour mieux développer leurs affaires.

D'après le sondage, les opinions sur la vaccination sont fermement ancrées mais divergent fortement parmi les personnes interrogées. Celles-ci affichent par ailleurs d’importantes lacunes au sujet des virus, et en particulier de l’hépatite virale, 21% seulement des personnes interrogées disposant d'informations à ce sujet.

Faites ce que je dis...

On note de plus un écart entre l’opinion et le comportement en matière de vaccination. Si les personnes interrogées pensent en effet qu’il est important d’être à jour avec tous ses vaccins, 55% seulement indiquent avoir été vaccinées contre la grippe, tandis que 22% renoncent délibérément à toute vaccination et 21% y renoncent involontairement.

Rares sont ceux qui pensent que la vaccination obligatoire à large échelle serait une option acceptable. La plupart sont cependant en faveur d’une vaccination obligatoire des enfants contre la rougeole et considèrent que la vaccination est un acte de solidarité envers les personnes qui ne peuvent pas être vaccinées.

L'inquiétude du cancer

La majorité de la population suisse se sent en bonne santé mais reconnaît le danger des virus. Ces derniers sont considérés comme plus délétères que les bactéries, même si la crainte de souffrir d’une maladie non transmissible comme le cancer est nettement plus élevée.

Avant de se faire vacciner, il n'est pas inutile de connaître son état de santé. Or la motivation pour effectuer un dépistage augmente nettement lorsqu’un risque est supposé. Afin d’accroître l’acceptation de tels contrôles d’infections virales, il conviendrait de mieux expliquer les risques spécifiques de ces maladies, explique l'institut de recherche.

Paradoxalement, il semble qu'en règle générale, les gens acceptent plus facilement de passer des tests pour des maladies que l’on ne peut que faiblement influencer par le comportement individuel, à savoir le cancer ou les maladies cardio-vasculaires notamment.

/ATS


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