Les Suisses jettent toujours plus d'aliments à la poubelle. Le tri des déchets a certes permis de limiter l'augmentation totale des ordures, mais il reste beaucoup à faire dans certains domaines, montre la dernière enquête de l'Office fédéral de l'environnement (OFEV).
La part de nourriture atteint 32% de la totalité des ordures, soit environ 30 kilogrammes annuels par personne, selon les chiffres publiés mardi à l'occasion de l'analyse des poubelles 2012.
La moitié des aliments retrouvés dans les poubelles sont encore comestibles. Il y a notamment 1% de viandes et poissons frais. La part des aliments périmés se monte à 20%, les restes de repas à 10%.
Les spécialistes restent prudents quant aux explications à donner concernant l'augmentation des déchets alimentaires dans les poubelles. "Les gens font peut-être moins attention avec les produits frais en période de meilleure conjoncture", a expliqué Bruno Oberle, directeur de l'OFEV, lors d'une conférence de presse.
On trouve encore dans les poubelles des quantités importantes de papier (220'000 tonnes), dont beaucoup de journaux, ainsi que du verre (60'000 tonnes), malgré la possibilité de recourir au tri et une diminution par rapport à la précédente enquête. L'OFEV estime qu'un quart de ces déchets serait recyclable.
Les différences régionales sont cependant grandes. Les communes rurales produisent beaucoup moins d'ordures ménagères, alors que les régions touristiques "gaspillent" plus. Dans les villes, les poubelles regorgent particulièrement d'aliments et de papier.
L'introduction des taxes au sac a eu un rôle déterminant pour le tri, notamment du papier et du verre, montre l'OFEV. Les communes pratiquant ce régime doivent éliminer en moyenne 82 kg de déchets de moins par habitant et par an que celles qui ne taxent les déchets qu'au travers des impôts.
L'enquête montre que le principe des taxes, s'il était appliqué à toute la Suisse, permettrait de réduire de 128'000 tonnes les ordures à incinérer. Aujourd'hui, 80% des communes connaissent ce système.