Markus Hürlimann quitte définitivement la présidence de l'UDC zougoise. Sous le coup d'une enquête pour atteinte à l'intégrité sexuelle d'une députée verte, le politicien de 40 ans ne briguera pas en mars un nouveau mandat à la tête de la section. Il est remplacé par son vice-président depuis l'éclatement de l'affaire.
Le conseiller national Thomas Aeschi dirigera l'UDC zougoise par intérim jusqu'à l'assemblée générale du 12 mars prochain. Les membres de la section éliront alors un nouveau président, a indiqué mardi à l'ats M. Aeschi, confirmant une information révélée par la 'Neue Zuger Zeitung'.
Priorité à la famille
'J'ai conscience de ne plus pouvoir faire suffisamment figure d'exemple pour représenter l'UDC zougoise en tant que président, explique de son côté Markus Hürlimann dans un communiqué. La priorité donnée à sa famille constitue la principale raison de son retrait, ajoute-t-il toutefois.
M. Hürlimann affirme regretter son 'mauvais comportement sur le plan moral'. Il conteste toutefois les accusations dont il fait l'objet. S'il quitte la présidence de l'UDC zougoise, il ne se retirera en revanche pas du Parlement cantonal.
Célébration arrosée
La députée verte Jolanda Spiess-Hegglin accuse Markus Hürlimann d'avoir abusé d'elle. Les faits se seraient produits après la fête très arrosée célébrant l'élection du président du gouvernement Heinz Tännler (UDC) dans la nuit du 20 au 21 décembre.
Au matin, la politicienne n'avait plus aucun souvenir de la fin de la soirée. Ressentant des douleurs dans le bas-ventre, elle s'est rendue à l'hôpital pour faire des analyses de sang et d'urine.
L'hôpital a alerté le Ministère public qui a ouvert une enquête, sans plainte de la victime présumée, car les faits soupçonnés sont poursuivis d'office. Les analyses n'ont pas révélé la présence de drogue dite 'du violeur' (GHB).
Membres scandalisés
Depuis la révélation du scandale, plusieurs membres de l'UDC ont réclamé l'exclusion de Markus Hürlimann du parti. Seule la section locale de Baar, où réside le président, est toutefois habilitée à se prononcer sur une telle exclusion, précise Thomas Aeschi.
Un député du parti n'a pas attendu cette décision pour quitter l'UDC. Willi Vollenweider a annoncé son retrait lundi, protestant ainsi contre l''inactivité' du parti dans cette affaire. En s'abstenant de réclamer le départ de Markus Hürlimann, l'UDC cautionne le 'comportement indécent et indigne' du président, dénonce M. Vollenweider.
/ATS