Le conseiller d'Etat tessinois Michele Barra est décédé dimanche à l'âge de 59 ans à son domicile d'Ascona. Le politicien de la Lega avait interrompu ses activités politiques il y a quelques jours seulement pour suivre un traitement médical en raison d'une sérieuse maladie.
Son décès a été annoncé par plusieurs médias tessinois. Dans un communiqué, le PS tessinois exprime ses condoléances et salue "l'intense humanité" du disparu, malgré les opinions politiques divergentes.
Le président du gouvernement cantonal Paolo Beltraminelli (PDC) avait annoncé mercredi dernier qu'il reprend provisoirement les dossiers de son collègue, en charge depuis avril du Département de l'aménagement du territoire. Michele Barra avait succédé à Marco Borradori lorsque ce dernier a été élu maire de Lugano.
Michele Barra est né en 1952 à Ascona. Après sa scolarité obligatoire, il a effectué un apprentissage de maçon à Berne, où il a par la suite travaillé comme maître de chantier.
Retourné au Tessin, il a passé un diplôme d'assistant technique pour devenir ensuite entrepreneur. Dès 1978, il a dirigé l'entreprise familiale. Il est entré au Conseil municipal d'Ascona en 1996, puis au Grand Conseil tessinois pour la Lega en 2007 avant de succéder en avril dernier à Marco Borradori au gouvernement.
Affaire de chantage
Michele Barra a été mis sous la pression des médias ces derniers jours en raison d'une affaire de chantage. Un propriétaire de bordel tessinois est soupçonné d'avoir fait pression sur le ministre pour que l'Etat légalise son établissement. Il lui a, pour ce faire, montré dans son bureau une vidéo compromettante qui donne à voir un fonctionnaire fréquentant son sex-club.
M. Barra a affirmé avoir mis l'homme à la porte et n'avoir pas été sensible au chantage. "La Regione" a rapporté la semaine dernière que le ministre aurait plaidé pour une légalisation de ce bordel en septembre dernier au sein du gouvernement, ce qu'il ne confirme pas.
Enquête disciplinaire
Le Conseil d'Etat déclare avoir diligenté une enquête disciplinaire contre un collaborateur de l'administration. Le propriétaire du club est quant à lui en détention depuis le 10 octobre, soupçonné de tentative de chantage et de contrainte, ainsi que de violation de la sphère privée.