Le médecin cubain atteint d'Ebola, qui a été soigné aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), a quitté la Suisse. Il est complètement guéri et est parti rejoindre sa famille à Cuba.
Les dernières analyses, réalisées cette semaine et confirmées à deux reprises, ont montré que le patient était guéri et pouvait quitter l'hôpital, indiquent les HUG et l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) dans un communiqué. A son départ, le médecin cubain a exprimé toute sa reconnaissance à l'ensemble des soignants.
"A aucun moment la population genevoise n'a été exposée à un risque quelconque de transmission de cette maladie, souligne le Professeur Jacques-André Romand, médecin cantonal. "La guérison, confirmée par les examens de laboratoire pointus, permet au patient de quitter notre pays et de voyager sans aucune crainte de contagion".
Le patient, âgé de 43 ans, a bénéficié d'un traitement expérimental, composé d'anticorps, d'antiviraux et d'un traitement symptomatique, a précisé M. Romand à l'ats. "L'OMS a confirmé que tous les traitements existants devaient être utilisés pour soigner une personne dans le cadre de cette épidémie", rappelle le médecin cantonal.
Le médecin cubain était hospitalisé aux HUG depuis le 21 novembre dernier, après avoir été infecté alors qu'il participait à la lutte contre l'épidémie du virus Ebola en Sierra Leone. Après son transfert sécurisé depuis l'aéroport de Genève, il a été accueilli pendant 16 jours dans une chambre spéciale dans un secteur isolé de l'hôpital.
"Il n'y a eu aucun problème avec le personnel, qui s'est montré serein, malgré l'importante charge de travail", se félicite encore Jacques-André Romand.
"Ce premier patient traité en Suisse montre que les préparatifs de la Confédération, des cantons et des hôpitaux ont fait leurs preuves dans la pratique (...)", se réjouissent les HUG et l'OFSP. Pour l'heure, il n'existe aucune nouvelle demande pour le transport en Suisse d'une personne suspecte ou déjà atteinte du virus Ebola.
"En raison de l'effort énorme que cela représente pour nos équipes, les HUG ont demandé une période réfractaire et ne souhaitent pas immédiatement accueillir un nouveau malade", explique encore le médecin cantonal. Ce dernier précise toutefois que l'hôpital se tiendrait naturellement prêt si le nombre de personnes à traiter devait augmenter.
Ebola a provoqué 6113 décès en moins d'un an, essentiellement au Liberia, en Sierra Leone et en Guinée, selon un bilan publié jeudi dernier par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).