Le directeur général des Services industriels de Genève (SIG) André Hurter a démissionné. Après plusieurs audits au sujet d'investissements dans l'éolien jurassien, des divergences avaient eu lieu entre des cadres dirigeants et le conseil d'administration, ont indiqué les SIG.
Les 46 millions de francs investis en quatre ans par les Services industriels de Genève (SIG) dans la société partenaire n'ont pas créé un mégawatt d'énergie éolienne, a déclaré jeudi le président du conseil d'administration de l'établissement public autonome propriété du canton et des communes, Alain Peyrot. Le conseil a gelé sa participation en juin et mandaté un avocat pour récupérer cette somme.
Les SIG ont dépensé 13 millions de francs pour l'acquisition de 20 % du capital-actions de cette société, dont ils sont l'unique partenaire. Ils ont aussi avancé 33 millions pour les études de faisabilité. Le fait qu'aucun parc éolien n'ait été construit à ce jour n'est pas seulement dû à l'opposition de la population dans les urnes, estime le conseil d'administration.
Il est reproché aux principaux négociateurs - le directeur financier et l'ex-directeur commercial des SIG, qui est en congé maladie depuis des mois - d'avoir fait preuve d'aveuglement dans la mission qui leur avait été donnée de faire des SIG des pionniers dans l'éolien.
Quatre audits font état de problèmes de gouvernance dans la conduite du projet.
Série de mesures
En fonction depuis janvier 2008, André Hurter a assumé ses responsabilités et présenté sa démission, selon M. Peyrot. "Il reconnaît avoir fait trop confiance aux deux collaborateurs visés par l'enquête administrative", précise-t-il. L'intérim est assuré par l'actuel directeur adjoint, Alain Zbinden.
A l'unanimité, le conseil d'administration a pris jeudi matin une série de mesures complémentaires. Au vu de la gestion "aventureuse et autoritaire" du projet éolien, il va se pencher sur les risques réels dans les secteurs en développement, notamment le secteur thermique.
