L'initiative de l'UDC contre l'immigration de masse demande que la main-d'oeuvre suisse soit avantagée par rapport aux nouveaux arrivants. Cette préférence nationale risque de conduire à une hausse massive des coûts, avertit Mario Gattiker, directeur de l'Office fédéral des migrations (ODM) dans une interview au journal "Zentralschweiz am Sonntag".
Les autorités d'admission devront vérifier la priorité des travailleurs indigènes dans chaque cas, selon M. Gattiker. "Cela nécessitera d'augmenter les effectifs par rapport au système actuel", a-t-il ajouté.
Aujourd'hui, ce contrôle n'est appliqué que pour les immigrés des pays tiers. Quelque 14 postes à l'ODM sont nécessaires pour examiner les 13'000 car par année, précise le directeur. Si cette préférence nationale devait être appliquée à tous les ressortissants au bénéfice de la libre circulation des personnes, y compris des frontaliers, le nombre de dossiers à examiner serait multiplié par dix au minimum.
L'ODM pourrait avoir besoin non plus de 14 postes pour ce travail mais de 140, poursuit Mario Gattiker. Mais il est encore trop tôt pour formuler des chiffres exacts, car tout dépendra de la mise en oeuvre concrète du texte au cas où celui-ci passerait.
La préférence nationale pourrait aussi entraîner des coûts supplémentaires pour les entreprises, selon M. Gattiker. Les autorisations pour les citoyens des 25 premiers membres de l'UE et des pays de l'AELE leur coûtent environ 5 millions de francs. Pour les ressortissants des Etats tiers, il faut compter 10 millions pour dix fois moins de personnes.
L'initiative sera soumise au peuple le 9 février. L'UDC demande un retour aux contingents pour les autorisations de séjour en Suisse. Les plafonds s'appliqueraient aussi aux frontaliers.