Les criminels sexuels très dangereux qui purgent leur peine en Valais ne seront dorénavant plus accompagnés de femmes seules lors de leurs sorties. Oskar Freysinger autorise également la mise en commun d'informations sur le détenu, faisant ainsi fi de la protection des données.
A la suite du meurtre d'Adeline, la jeune sociothérapeute genevoise, le chef du département valaisan de la formation et de la sécurité Oskar Freysinger s'est penché sur la population des prisons valaisannes et sur son encadrement.
Les conclusions, présentées jeudi à la presse, indiquent notamment que 47 détenus sont condamnés pour atteinte grave à l'intégrité physique, psychique et sexuelle d'autrui et que six d'entre eux sont jugés très dangereux.
Pour ces six criminels sexuels qui actuellement purgent leur peine en Valais, le conseiller d'Etat a pris des mesures d'urgence. D'abord, toute éducatrice accompagnant un détenu lors d'une sortie sera obligatoirement escortée par du personnel de sécurité.
Ensuite, toutes les informations "pertinentes" concernant le criminel dangereux seront partagées entre les différents services concernés.
Droit de regard
Le chef du département de la sécurité entend aussi obtenir un droit de regard et d'intervention sur les condamnés venant d'autres cantons et détenus en Valais. "Nous devons être cogestionnaires, car les victimes potentielles sont chez nous", a-t-il estimé.
Enfin, il veut pouvoir expulser le plus rapidement possible les criminels étrangers au terme de leur peine. Sur les cas les plus sensibles actuellement détenus en Valais, "deux sont expulsables" et auront droit à une procédure prioritaire.
Oskar Freysinger a en outre brossé le portrait de prisons valaisannes au bord de l'implosion, avec des établissements "gravement surpeuplés, un manque d'effectifs et des solutions bricolées". Il a toutefois admis que la situation est moins dramatique que dans d'autres cantons.
Préocupation de la CNPT
Le manque de personnel dans les prisons valaisannes préoccupe aussi la Commission nationale de prévention de la torture (CNPT). Dans un rapport publié jeudi, elle indique que cette question devra impérativement être réglée lors de la restructuration prévue des établissements.