Les noctambules devraient pouvoir continuer d'acheter de l'alcool entre 22h00 et 06h00. Le National a sacrifié jeudi par 114 voix contre 59 le régime de nuit voulu par le Conseil des Etats pour protéger la jeunesse en réduisant l'accès à l'alcool. Pas question non plus de limiter les "happy hours".
Bar et restaurants pourront continuer à pratiquer des appels d'offres tels que les "happy hours", a décidé la Chambre du peuple par 105 voix contre 74. Au grand dam de la ministre des finances Eveline Widmer-Schlumpf, on pourra aussi y consommer des spiritueux à prix réduit, ce qui est interdit aujourd'hui.
Les interdictions de vente sont une mesure disproportionnée qui met tout le monde sous tutelle et ne résoudra pas un problème touchant les jeunes. Les spiritueux ne peuvent de toute façon être remis qu'à des adultes, a invoqué Sylvia Flückiger (UDC/AG). Peu de magasins sont ouverts après 22h00 et les jeunes s'approvisionnent à l'avance.
C'est aux villes d'agir, il n'est pas nécessaire de prendre des mesures nationales alors que de larges parties de la Suisse ne connaissent pas les problèmes liés à l'abus d'alcool, a renchéri Markus Ritter (PDC/SG). Faux, les jeunes de la campagne qui se tuent sur la route après une virée en ville sont un problème, a critiqué Jacques-André Maire (PS/NE).
Genève, qui a interdit les ventes d'alcool entre 22h00 et 06h00, a réduit en cinq ans de plus de 30% le nombre d'hospitalisations liées à l'alcoolisme, a-t-il fait valoir. La gastronomie pourrait profiter des limitations de vente, l'a soutenu Louis Schelbert (Verts/LU) . Ces mesures sont efficaces même s'il y aura toujours des possibilités de contournement.
Article clé
Les milieux de la prévention, mais aussi les cantons, veulent une solution, a rappelé la grande argentière. "C'est l'article clé de la loi, on ne peut se dire en faveur de la protection de la jeunesse et autoriser les ventes de nuit et les happy hours, ce n'est pas crédible", a-t-elle fustigé. En vain.