Le Ministère public bernois a réclamé mardi quinze ans de prison assortis d'un internement contre le thérapeute accusé de pédophilie. Pour la procureure, le prévenu de 57 ans a déployé une énorme énergie criminelle et a fait preuve d'une absence totale de scrupules.
Dans son réquisitoire, la représentante du Ministère public a parlé d'un cas de tous les superlatifs en évoquant le nombre de victimes et l'ampleur des abus commis durant une trentaine d'années. Erika Marti a souligné que ce thérapeute n'hésitait pas à commettre plusieurs agressions par jour pour assouvir ses pulsions.
Pour l'accusation, cet homme ciblait délibérément les institutions où il savait qu'il pouvait assouvir ses penchants pédophiles. Les victimes étaient des personnes sans défense et qui, en raison de leur handicap, n'ont pas appelé à l'aide, a ajouté Erika Marti.
L'accusé doit être reconnu coupable d'actes d'ordre sexuel sur des enfants, d'actes d'ordre sexuel sur des personnes dépendantes, de pornographie et de violation de la sphère intime pour avoir en partie filmé des scènes d'abus, a déclaré la procureure. La peine de 15 ans est la plus élevée que la justice puisse prononcer pour ces délits.
Mais la procureure a demandé au Tribunal régional de Berne de prononcer l'internement, car elle estime insuffisante une mesure thérapeutique institutionnelle. Elle juge incertaines les chances de succès d'une telle thérapie. L'accusé reconnaît ses actes, mais ne manifeste pas d'empathie envers ses victimes.
Le prévenu est accusé d'avoir abusé sexuellement d'une centaine d'enfants et d'adultes handicapés. Mais seuls 33 cas ont été retenus par la justice en raison de la prescription. L'accusation repose en partie sur une vingtaine d'heures de films vidéo et de nombreuses photos. En raison de leurs sévères handicaps, seules deux victimes ont pu être interrogées. Lors de l'instruction, l'accusé s'est montré coopératif.
Le verdict du Tribunal régional sera rendu vendredi.