Le Conseil d'Etat neuchâtelois va prendre en main les dossiers d'Yvan Perrin pendant son absence pour assurer le fonctionnement des institutions. Il n'évoque à ce stade ni une démission du ministre ni un délai pour son retour. L'UDC est quant à elle divisée sur l'avenir de son élu.
Le gouvernement, qui a siégé en séance extraordinaire, dit prendre acte du retour en clinique d'Yvan Perrin. Il l'assure de sa compassion "pour le drame humain qu'il est en train de vivre". Les quatre conseillers d'Etat ont adressé un message de soutien à leur collègue.
Le citoyen de La Côte-aux-Fées a été hospitalisé pour une durée indéterminée dans une clinique à la suite d'une dépression. Le chef du Département du développement territorial avait repris ses activités le 22 avril après cinq semaines de congé maladie en raison déjà d'un burn-out. ll avait ensuite reconnu que sa convalescence n'était pas aussi rapide qu'il le souhaitait.
Comme lors de la précédente absence de leur collègue, les quatre membres du gouvernement ont décidé d'une nouvelle répartition des responsabilités et des dossiers. Se voulant rassurant, l'exécutif estime que la continuité des missions de l'Etat est ainsi assurée.
Le Conseil d'Etat neuchâtelois affirme avoir la conviction que la rechute d'Yvan Perrin n'entachera pas la dynamique positive dans laquelle le canton évolue depuis plusieurs mois. Pour le reste, il souligne qu'il ne fera aucun autre commentaire.
Admis dans la clinique où il était déjà soigné en mars et en avril, Yvan Perrin n'est pour le moment pas en mesure de prendre une décision sur son avenir politique en raison des médicaments qui lui ont été administrés, a expliqué à l'ats Jean-Charles Kollros, secrétaire politique de l'UDC.
Dès que l'état de santé du conseiller d'Etat le permettra, une délégation du comité de l'UDC, composée du président de la section cantonale Hughes Chantraine, du président du groupe au Grand Conseil Walter Willener et de Jean-Charles Kollros, s'entretiendra avec lui dans les murs de la clinique.
Certains membres de L'UDC neuchâteloise estiment qu'il faut accorder un délai à Yvan Perrin jusqu'à l'été, son "ultime chance". Les autres réclament une démission par "respect pour lui".
Une éventuelle démission entraînerait une élection complémentaire au Conseil d'Etat. Si l'UDC reste seule en lice, cela débouchera sur une élection tacite. Pour le moment, les autres partis politiques n'ont pas dévoilé leurs intentions.
La décision de quitter ses fonctions appartient à Yvan Perrin. Le canton de Neuchâtel ne dispose en effet pas encore d'outils pour destituer les élus des exécutifs. Un projet de modification de la constitution et de deux lois doit être soumis au Grand Conseil prochainement. S'ils passent la rampe du parlement, ces changements seront soumis au peuple.
Le Conseil d'Etat entend proposer qu'une destitution ne soit rendue possible qu'à une majorité des trois quarts du Grand Conseil. Mais il estime que cette situation doit rester exceptionnelle.