Les assurés du deuxième pilier obtiendront une rémunération légèrement meilleure de leurs avoirs l'an prochain. Le Conseil fédéral a décidé mercredi de porter le taux d’intérêt minimal de 1,5 à 1,75% dès janvier. Il veut ainsi tenir compte de l'embellie des marchés financiers "sans pour autant oublier que le contexte reste difficile".
Comme d'habitude, le gouvernement s'est plié à la recommandation de la Commission fédérale de la prévoyance professionnelle (LPP) pour fixer le taux d'intérêt minimal. Très tiraillé, l'organe consultatif avait failli prôner le statu quo.
Avant d'opter, par 9 voix contre 8, pour la hausse d'un quart de point du taux déterminant la rémunération des avoirs de vieillesse du 2e pilier. La commission avait dû trancher entre des propositions s'échelonnant entre 1,25 et 2,25%.
Les assureurs, qui plaidaient pour le plancher plus bas, critiquent désormais les largesses excessives, tandis que les syndicats s'indignent contre la prudence ne tenant pas compte des rendements boursiers.
Pour le gouvernement, le relèvement à 1,75% est justifié au regard de l’évolution positive des actions et de l’immobilier au cours des deux dernières années. Néanmoins, il faut rester prudent et "ne pas perdre de vue la stabilité à long terme de la prévoyance professionnelle", affirme-t-il.
Les caisses ne peuvent pas consacrer l’intégralité du rendement à la rémunération des avoirs de vieillesse, puisque la loi les oblige à faire des réserves. Or, les réserves de fluctuation sont encore insuffisantes et le taux de conversion défini par la loi est toujours trop élevé, juge le Conseil fédéral.
Le taux minimal ne concerne que les avoirs relevant du domaine obligatoire du 2e pilier. Pour le reste, les instituts de prévoyance sont libres d'accorder une couverture ou non et de fixer une autre rémunération.
Avant de chuter à 1,5% en 2012, le taux était resté inchangé pendant trois ans à 2%. En 2002, la rémunération des avoirs vieillesse se montait encore à 4% minimum.