La votation du 24 novembre sur la Question jurassienne revêt une dimension nationale. Pour le conseiller national zurichois Andreas Gross, un "oui" pourrait être l'occasion de repenser le fédéralisme suisse et de commencer à dessiner la Suisse des régions.
"Le processus en cours est une porte ouverte à la fantaisie". "On peut tout imaginer, y compris qu'il s'étende géographiquement à d'autres régions que le Jura et le Jura bernois", a expliqué l'élu socialiste dans un entretien publié jeudi dans "Le Quotidien jurassien."
Suisse des régions
Membre de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, Andreas Gross estime que l'on peut intégrer des éléments d'autres cantons à ce processus. "Je pense aux régions qui forment l'Arc jurassien au sens large, du Jura vaudois à Neuchâtel, et même Bâle-Campagne". Le politologue estime qu'en Suisse avec la démocratie et les cantons l'on peut tout faire.
La population du Jura et du Jura bernois ne se prononcera pas cet automne pour ou contre la création d'un nouveau canton. Elle dira si elle veut d'une assemblée constituante interjurassienne chargée d'imaginer les contours de cette entité. Seul un double "oui" permettrait de poursuivre le processus.
Reste que pour Andreas Gross, qui vit la plupart du temps dans la petite ville jurassienne de Saint-Ursanne (JU) où il dirige un atelier pour la démocratie, un "non" ne scellera pas la Question jurassienne pour toujours. "Dans une démocratie, il n'y a jamais une fin". Il estime que ce sera réglé pour la génération actuelle mais que la question ressurgira d'une manière ou d'une autre.