La conférence de l'OSCE sur l'antiterrorisme s'est achevée mardi à Interlaken (BE), comme prévu sans décision, mais sur un appel à une meilleure coordination entre Etats membres. Des ONG ont déploré que la question des droits humains ne soit pas davantage évoquée par les représentants des gouvernements.
Dans ses recommandations finales, la présidence suisse de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) appelle à davantage de coopération entre Etats membres sur la question des "combattants étrangers", notamment au niveau opérationnel.
Les droits humains doivent être respectés dans ce domaine. Les échanges d'expériences sur les motivations de ces personnes et la protection de leur famille sont "cruciaux" pour des "approches cohérentes aux niveaux national et régional", dit la présidence de l'organisation dans un communiqué.
L'OSCE peut aider les Etats membres à intégrer la problématique des "combattants étrangers" dans leur stratégie nationale ou leur plan d'action contre le terrorisme, avait affirmé lundi dans son discours d'ouverture le président en exercice de l'OSCE Didier Burkhalter.
Elle peut aussi édicter des lignes directrices et des "bonnes pratiques" sur la question des poursuites et des conditions de telles mesures à leur retour, a dit le président de la Confédération.
La coopération entre l'ONU et l'OSCE est possible dans ce domaine ou dans la prévention, a souligné le directeur de l'équipe spéciale de lutte contre le terrorisme à l'ONU, Jean-Paul Laborde. Une réunion au sein de l'ONU est prévue d'ici la fin de l'année.
Parmi les quelque 11'000 combattants étrangers en Syrie, environ 2000 viennent d'Etats de l'OSCE, dont 15 à 20 de Suisse.
Les expertes d'Amnesty International et de Human Rights Watch (HRW), Joanne Mariner et Andrea Prasow, ont regretté que les représentants gouvernementaux ne se soient presque pas exprimés sur la protection des droits humains. Ce thème a été laissé à l'ODIHR et aux ONG lors de cette conférence, ont-elles dit à l'ats.
La conférence d'Interlaken sera suivie en septembre à Malte d'une réunion entre les acteurs impliqués davantage sur le terrain.