Grand Conseil GE: la police appelée pour expulser Eric Stauffer

C'est une première au Grand Conseil genevois: les forces de l'ordre ont été appelées en renfort vendredi soir pour expulser un député, Eric Stauffer, qui contestait une décision du président du parlement. L'élu MCG a finalement obtempéré sans que les policiers n'utilisent la force.

Le ton est monté lors d'un débat sur une modification législative concernant les droits politiques. Il est 22h45 quand Eric Stauffer s'emporte suite au refus du président du Grand Conseil de lire un amendement déposé par un autre député MCG avant de voter. Le président d'honneur du MCG se lève et hurle au déni démocratique.

Le président du Grand Conseil, le socialiste Antoine Droin, expulse alors Eric Stauffer. Ce dernier exprime immédiatement son refus net de sortir. Une suspension de séance ne suffit pas à faire baisser la pression.

Sept gendarmes

Pour sortir de l'impasse, le président demande l'intervention des forces de l'ordre. Le groupe MCG entoure alors comme un seul homme Eric Stauffer qui, debout, fait face à la tribune du président. Quelques minutes plus tard, sept gendarmes arrivent. Ils n'auront au final pas à utiliser la force pour faire sortir M.Stauffer.

En effet, à ce moment le président du gouvernement François Longchamp et le conseiller d'Etat MCG Mauro Poggia descendent de la tribune pour discuter avec Eric Stauffer. Ce dernier sort entouré des deux conseillers d'Etat. Les policiers quittent la salle.

Suite à cet incident qui a duré plus de 45 minutes, la séance reprend en l'absence du MCG et de l'UDC qui ont quitté les débats dans la foulée. La modification législative est votée.

Exclusion ou blâme

L'appel aux forces de l'ordre est une première au Grand Conseil genevois, a indiqué samedi à l'ats M.Droin. Ce dernier déplore via un communiqué le "triste spectacle donné" par l'organe législatif.

Le bureau va examiner d'éventuelles suites à donner à cette affaire, précise le texte. Selon le règlement du Grand Conseil, Eric Stauffer risque une sanction disciplinaire. Il peut écoper d'un blâme ou être exclu pendant six mois au maximum des commissions dont il est membre.

Mais rien n'est encore décidé. Le bureau du Grand Conseil devrait se réunir la semaine prochaine, selon M.Droin. En tant que deuxième vice-président du Grand Conseil, Eric Stauffer participera à cette réunion.

Accusant le président du Grand Conseil d'avoir fait passer en force le vote, le MCG et l'UDC réclament, eux, la démission d'Antoine Droin. Les deux partis dénoncent dans un communiqué une mesure "totalement disproportionnée" et doutent de la capacité du président "à gérer une situation relativement banale".

/ATS


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