La libre circulation en Europe permet d'atténuer les chocs provoqués par les aléas du marché du travail, affirme l'OCDE dans une étude. Toujours selon cette organisation, la Suisse, un des pays prisés par les immigrants, contribue à la stabilité du marché du travail dans l'Union européenne.
"La Suisse a bénéficié plus que tout autre pays de l'immigration des ressortissants des pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE)", a déclaré Thomas Liebig , co-auteur de l'étude, revenant sur une information de la «NZZ am Sonntag». Il s'appuie sur des résultats publiés en juin dernier.
Si l'on met en balance les coûts générés par les immigrés (administration, assurances sociales, infrastructures) avec les gains (impôts, taxes), la Suisse tirerait un bénéfice de l'ordre de 6,5 milliards de francs. Il s'agit, selon Thomas Liebig, d'une estimation prudente qui, si elle était faite avec des chiffres plus récents, serait encore plus élevée.
Sur une autre base de calcul, les revenus générés par les immigrés se monteraient à 11 milliards de francs par an, soit 2% du produit intérieur brut. La libre circulation des personnes a encore d'autres effets positifs, selon M. Liebig, qui mène des recherches pour l'OCDE à Paris. La Suisse peut ainsi éviter la pénurie de travailleurs hautement qualifiés en recourant à l'immigration.
La Suisse ne connaît pas la même migration que les autres pays européens, a-t-il poursuivi. "Quelque 78% des migrants qui viennent travailler en Suisse sont européens (Chiffres 2011). En France en revanche, deux tiers des migrants sont d'origine extra-européenne", a précisé le chercheur allemand.
De plus, les migrants qui viennent en Suisse sont plus nombreux à avoir un emploi que leurs homologues dans les autres pays européens. Leur niveau d'intégration est donc bien plus élevé.