La Suisse va manquer de sages-femmes et de physiothérapeutes

Les places de formation pour les sages-femmes et les thérapeutes sont rares en Suisse. Une étude de la Haute école des sciences appliquées (ZHAW) de Zurich sonne l'alarme: la demande dans ces domaines va pourtant continuellement augmenter d'ici 2025. Sans main-d'oeuvre étrangère, les soins de santé seront menacés.

Dans le futur, les physiothérapeutes, les sages-femmes et les thérapeutes du mouvement seront toujours plus demandés, prévoient les chercheurs de la ZHAW. Il manque cependant de places de formation pour ces professions. "En fait, les capacités de formation ne suffisent déjà plus actuellement", a déclaré mardi Peter C. Meyer, directeur de la santé au sein de la ZHAW, dans un communiqué.

Selon lui, environ un tiers de ces spécialistes en soins de santé viennent en effet de l'étranger et y ont aussi obtenu leurs diplômes. "La Suisse risque de devoir recruter encore plus de personnes à l'étranger", indique M. Meyer.

Ce qui pourrait s'avérer compliqué suite à la votation du 9 février "contre l'immigration de masse", estime-t-il. Une baisse substantielle de la main-d'oeuvre étrangère pourrait ainsi provoquer des manques dans le traitement des soins dès 2020, ont calculé les chercheurs.

Il manque 40% de sages-femmes

Aujourd'hui, 11'000 personnes travaillent comme physiothérapeutes (8000 places à plein-temps), environ 3400 comme sages-femmes (2200 plein-temps) et 2500 comme thérapeutes du mouvement (1600 plein-temps). Cette main-d'oeuvre ne suffira cependant plus à couvrir les besoins, peut-on lire dans les conclusions de l'étude. Le pronostic est notamment alarmant du côté des sages-femmes: les chercheurs évaluent le manque à 40%.

La croissance démographique, l'augmentation des maladies chroniques et le vieillissement de la population sont les principales raisons qui expliquent la hausse de la demande en soins spécialisés d'ici 2025, expliquent en outre les chercheurs.

Encourager les diplômes

Afin d'enrayer le manque de personnel spécialisé, il faut améliorer l'attraction de ces professions, propose l'étude. Les institutions spécialisées devraient notamment proposer plus de diplômes professionnels au niveau du Bachelor et du Master.

Plusieurs études publiées par l'Observatoire suisse de la santé (Obsan) ces dernières années avaient déjà prédit un manque de médecins et de personnel de santé.

/ATS


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