La Suisse doit changer sa stratégie en matière de géothermie, estime un professeur de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ), Domenico Giardini. L'expert propose que la Confédération coordonne et surveille les projets, qui sont pour l'heure planifiés par les autorités locales.
Il serait ainsi possible d'obtenir plus rapidement de nouveaux résultats et de continuer à développer les technologies, déclare le délégué de l'EPFZ pour la géothermie profonde dans des interviews publiées samedi par les journaux "Tages-Anzeiger" et "Bund".
En outre, de grands projets coordonnés par la Confédération permettraient de produire la quantité d'électricité correspondant aux besoins de l'ensemble du pays dans le contexte du tournant énergétique.
La Suisse en retard
Dans ce domaine, la Suisse est très en retard: aucun projet permettant de produire assez d'électricité dans un avenir proche n'est en cours de réalisation, selon l'expert. D'autres pays, comme l'Italie, l'Indonésie, les Etats-Unis ou l'Islande sont bien plus avancés.
Le professeur estime qu'il serait "complètement faux" de renoncer à l'encouragement de la géothermie à cause des séismes survenus à St-Gall samedi et à Bâle en 2006. Il faut au contraire développer maintenant la recherche et investir dans des tests si on veut un jour remplacer le nucléaire par des énergies renouvelables.
Bien sûr, il faut tout faire pour éviter des "incidents" comme celui qui s'est produit à St-Gall, poursuit Domenico Giardini. Mais on peut aussi en tirer beaucoup d'enseignements. "Il serait tragique que ces énormes réserves énergétiques qui se trouvent sous nos pieds restent inutilisées", conclut le professeur.