L'interdiction de fumer dans les lieux publics depuis novembre 2009 à Genève a évité 47 hospitalisations par an pour broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO), ce qui représente 680 journées d'hôpital et des coûts de 1,28 million de francs. C'est le constat d'une étude genevoise publiée dans la revue "PLOS One".
Les chercheurs des Hôpitaux universitaires de Genèves (HUG) ont étudié les cas de 5345 patients admis pour la première fois aux HUG suite à des complications de BPCO, à un syndrome coronarien aigu (SCA), à un accident vasculaire cérébral (AVC) ischémique, à une pneumonie ou à de l'asthme aigu.
Ils ont effectué des comparaisons sur quatre périodes entre 2006 et 2010, l'interdiction de fumer ayant été introduite à Genève progressivement entre 2008 et 2009 avec un épisode de suspension de la loi par le Tribunal fédéral. Les patients avaient un âge moyen de 67 ans et la durée moyenne d'hospitalisation a été de onze jours.
Résultats: les admissions pour BPCO aiguë ont baissé de manière significative au fil des quatre périodes considérées, passant de 2,45 hospitalisations par semaine à 1,54 en moyenne. Celles pour SCA ont également baissé mais seulement sur la quatrième période, après l'interdiction, et avec une valeur d'environ 10% légèrement en deçà du seuil significatif. Pour les trois autres pathologies, aucun effet significatif n'a été relevé.
Comme l'écrivent les chercheurs, cette étude est la première à mettre en évidence un recul aussi important (46%) pour la BPCO aiguë. Une étude canadienne similaire avait mis en évidence une baisse de 27%.