L'Initiative "contre l'immigration de masse" sur laquelle le peuple est appelé à se prononcer le 9 février est discriminatoire, a dénoncé jeudi la Fédération des Eglises protestantes de Suisse (FEPS). Elle n'est conciliable ni avec la longue tradition humaine de la Suisse, ni avec l'éthique chrétienne.
Les migrants ne sont pas une "masse", mais des hommes, des femmes et des enfants, écrit la FEPS dans un communiqué: aucun être humain n’a plus de valeur qu’un autre sur la seule base de sa naissance ou de sa nationalité.
L'initiative met dans le même panier asile et libre circulation, critique aussi la FEPS. Elle veut contingenter l’arrivée des travailleurs et des requérants d’asile suivant la conjoncture économique du pays. Or la violence ne se laisse pas contingenter, pas plus que la protection de personnes en danger ne peut être soumise à des quotas.
Contre l'avis des milieux économiques et du Conseil fédéral, l'UDC estime que son initiative contre l'immigration de masse soumise au peuple le 9 février servira toute la population. Et elle n'isolera pas le pays, a assuré jeudi le parti en lançant sa campagne devant les journalistes à Berne.
L'UDC se bat quasi seule contre tous pour limiter la libre circulation des personnes avec l'UE. Le texte veut réintroduire des plafonds annuels à l'immigration et des contingents pour les autorisations de séjour en Suisse. Ces limites s'appliqueraient aussi aux frontaliers et aux requérants d'asile.
Pour le comité, il faut mettre un terme à l'immigration démesurée. Au lieu d'accueillir 8'000 Européens par an, la Suisse en compte 80'000 de plus chaque année. La population suisse en subit tous les jours les conséquences nuisibles.
Or, les opposants à l'initiative n'offrent aucune solution, a critiqué le conseiller national Adrian Amstutz. Sauf des idées absurdes comme celle de tasser toute la population dans les centres urbains et laisser routes et trains continuer à se remplir, l'objectif étant de laisser toujours plus d'espace pour accueillir l'immigration du Sud.