Justice: Erwin Sperisen se montre confus devant ses juges

Le procès d'Erwin Sperisen s'est ouvert jeudi devant le Tribunal criminel de Genève. Le colosse de 43 ans, double national suisse et guatémaltèque, est accusé d'avoir participé à l'assassinat de dix détenus en 2005 et 2006, alors qu'il était à la tête de la police nationale du Guatemala.

L'interrogatoire d'Erwin Sperisen a débuté jeudi après-midi. Le prévenu s'est montré brouillon quand les faits ont commencé à être abordés. Une attitude qui a eu le don d'agacer la présidente du tribunal criminel Isabelle Cuendet. "On a l'impression que vous jouez au chat et à la souris", lui a-t-elle lancé.

La présidente a souvent été obligée de s'y reprendre à plusieurs reprises pour obtenir des réponses claires. "On tourne autour du pot depuis trois quarts d'heure", a-t-elle déploré à un moment de l'audience. Le fait que l'accusé s'exprime en espagnol et que ses propos doivent être traduits a encore compliqué les débats.

Le tribunal criminel s'est penché jeudi sur l'organigramme de la police nationale civile du Guatemala à l'époque où Sperisen en était le directeur général, afin de déterminer les rôles de chacun dans la chaîne de décision.

Plan secret

Erwin Sperisen est accusé d'avoir ordonné d'abattre trois détenus qui s'étaient échappés avec d'autres prisonniers du pénitencier Infiernito en 2005. Un plan secret aurait été élaboré avec son consentement pour abattre les prisonniers capturés, au lieu de les remettre aux autorités pénitentiaires.

L'ex-chef de la police du Guatemala est aussi soupçonné d'avoir participé à l'exécution de sept détenus lors de la reprise en main de la prison de Pavon par les autorités en 2006. L'établissement était sous le contrôle des prisonniers et une opération clandestine aurait été décidée pour éliminer les détenus les plus influents.

Lors de son interrogatoire, Sperisen a expliqué pourquoi il avait quitté le Guatemala en 2007 avec sa famille pour rejoindre la Suisse. "J'ai été la cible de plusieurs attentats après les actions que j'ai menées contre les narcotrafiquants". Selon lui, des menaces ont aussi pesé sur ses enfants.

/ATS


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