L'aide au suicide en raison d'un grand âge doit être possible

Pouvoir demander de l'aide pour se suicider parce que l'on est âgé est plébiscité dans un sondage commandé par le journal réformé alémanique "Reformiert." Près de 68% des personnes interrogées disent oui. Ce sont les plus de 55 ans qui y sont le plus favorables.

L'autodétermination est un des arguments qui a fait mouche, a indiqué dans un communiqué le journal réformé. Près de la moitié des personnes interrogées pourrait s'imaginer recourir à l'aide au suicide en raison d'un trop grand âge.

Les arguments d'ordre religieux n'ont guère trouvé grâce auprès des sondés. Seul un quart d'entre eux considère que les Eglises ont quelque chose à dire sur le départ volontaire des personnes âgées pour l'au-delà.

Changement de loi nécessaire

Pour l'instant, Exit ne peut pas offrir ce service aux personnes qui le souhaitent si elles invoquent uniquement l'âge. "Un changement de loi sera nécessaire", a dit à l'ats Bernhard Sutter, vice-président d'Exit. L'organisation d'aide au suicide a pourtant fait un pas de plus en mai dernier.

A cette date, Exit alémanique avait dit oui à une extension de l'aide au suicide à des personnes souffrant de polypathologies liées à l'âge, lors de son assemblée générale à Zurich. Exit ADMD Suisse romande avait déjà dit oui à ces propositions le 26 avril, mais discrètement.

Jusqu'ici, les deux associations proposaient uniquement l'aide au suicide pour les personnes atteintes d'une maladie incurable ou en phase terminale. Face au vieillissement de la population, elles veulent désormais s'adresser à des personnes qui ne sont pas atteintes d'une maladie incurable.

Un tiers hostile

Parmi les sondés, un tiers est tout à fait hostile à cette aide au suicide, liée uniquement à l'âge, a relevé Frank Mathwig, chargé des questions théologiques et éthiques à la Fédération des Eglises protestantes de Suisse dans une interview à "reformiert". Il estime ce résultat, dans une société libérale, digne d'être relevé.

Le professeur de théologie de l'Université de Berne impute ce désir de mourir à des manques dans la société actuelle. "Les personnes, qui ne maîtrisent pas leur destin, et qui sont dans le besoin, se sentent de moins en moins chez elles dans notre monde", a poursuivi Frank Mathwig.

/ATS


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