La production indigène doit être renforcée, estime l'Union suisse des paysans (USP). Réunis mercredi en assemblée, les délégués ont décidé par 365 voix contre une de lancer une initiative populaire "pour la sécurité alimentaire". Ce texte entre en concurrence avec une initiative similaire de l'UDC.
L'USP veut que "la Confédération renforce l'approvisionnement de la population avec des denrées alimentaires issues d'une production indigène durable". Elle exige également que les autorités fédérales prennent "des mesures efficaces contre la perte des terres cultivables".
Le but est "de susciter la discussion dans la population sur la préservation des ressources naturelles, comme la terre", a expliqué Markus Ritter, président de l'USP et conseiller national (PDC/SG), lors d'une conférence de presse à Berne.
En inscrivant la préservation des terres agricoles dans la Constitution, on met l'accent sur ce point, a précisé le conseiller national Jacques Bourgeois (PLR/FR). Le texte définitif ne sera adopté que le 13 décembre, après discussion avec l'UDC.
Car les textes sont très semblables et ils seront lancés en même temps, soit au début 2014. UDC et USP cherchent donc à s'unir, afin d'éviter "une dilution inutile des forces et des voix", comme le redoute l'association vaudoise Prométerre.
Une rencontre est prévue lundi afin de trouver un compromis sur un texte commun. "Il est encore possible d'adapter le texte de notre initiative", a assuré Markus Ritter. "L'important est que l'USP garde la direction".
Même si l'UDC et l'USP se disent ouvertes au dialogue, des dissonances apparaissent. L'organisation de paysans rejette l'emploi du terme d'auto-approvisionnement, utilisé par l'UDC, qui "représente une approche passéiste du domaine de l'économie de crise".
Rudolf Joder, président du comité de l'initiative UDC et conseiller national bernois, ne semble cependant pas prêt de s'en défaire, car "ça parle aux gens". De plus, il estime que le texte de l'USP "n'apporte rien de nouveau et n'est pas assez expressif".
Avec son initiative, l'UDC entend assurer à la population un taux d'approvisionnement en denrées alimentaires indigènes "aussi élevé que possible". Le texte été lancé après l'échec du référendum sur la Politique agricole 2014-2017, qui prévoit que les paysans ne recevront plus de "primes à la vache".