L'Office fédéral de la santé publique (OFSP) soutient les campagnes de dépistage du cancer du sein par mammographie. Toutefois la qualité des programmes doit être améliorée.
L'OFSP réagit à la polémique déclenchée dimanche par le Swiss medical Board (SMB), qui déconseille les programmes de dépistage systématique du cancer du sein chez les femmes de plus de 50 ans.
Selon SMB, cette politique permet d'éviter un à deux décès pour 1000 femmes, mais entraîne une centaine de résultats faussement positifs et des traitements inutiles. Les milieux de la prévention, dont l'Institut national pour l'épidémiologie et l'enregistrement du cancer (NICER), ont déjà réagi vigoureusement.
Les programmes de dépistage du cancer du sein n'en sont pas à leurs premières polémiques, rappelle l'OFSP vendredi dans un communiqué. Le très récent rapport du Swiss Medical Board n'apporte aucune lumière nouvelle à ce sujet. L'OFSP maintient, comme l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et de nombreux pays d'Europe, ses recommandations en matière de dépistage par mammographie.
Les programmes de dépistage systématique permettent d'identifier précocement les cancers du sein et de mieux les traiter et surtout de sauver des vies, défend l'OFSP. Les programmes de dépistage ont aussi l'avantage de diagnostiquer des maladies cancéreuses relativement bénignes qui ont une évolution lente et ne conduisent pas à un décès.
La Confédération souhaite toujours étendre le dépistage systématique du cancer du sein dans tous les cantons. Il est pratiqué actuellement en Suisse romande. Ce projet a été adopté par la Confédération et les cantons dans le cadre de la stratégie nationale contre le cancer 2014-2017.
L'OFSP ne sous-estime toutefois pas la souffrance des femmes, à qui est annoncé un cancer du sein, qui se révèle ensuite être une fausse alerte. Mais ces problèmes ne justifient pas un changement de politique dans ce domaine.
Pour éviter que des femmes ne soient alertées pour rien, l'OFSP préconise d'accorder une grande attention à la qualité des mammographies et à leur interprétation. Il faut aussi veiller à effectuer les examens de suivi et à appliquer les traitements les mieux adaptés.
Actuellement, par exemple, il n'est pas possible de contrôler la qualité des mammographies pratiquées en dehors des programmes cantonaux.
En Suisse, 5400 femmes se découvrent un cancer du sein chaque année. Près de 1400 d'entre elles en décèdent. Le taux de mortalité est plus important en Suisse alémanique.