Les prisons suisses sont pleines. Selon un rapport d'experts cantonaux en matière d'exécution de peines et de mesures, il manquait quelque 930 places dans les prisons et les institutions fermées à fin 2013. Les experts pointent du doigt le besoin sécuritaire accru de la société, qui conduit les tribunaux à prononcer des peines plus sévères.
Dans le domaine des exécutions de peines en milieu fermé, il manquait 720 places à fin 2013. Actuellement, 593 nouvelles places sont planifiées par les cantons. "Les cantons doivent donc prévoir des places supplémentaires", affirme vendredi la Conférence des directrices et directeurs des Départements cantonaux de justice et police (CCDJP) dans un communiqué.
D'après les experts, l'augmentation des besoins en places est notamment liée au fait que les tribunaux prononcent souvent des peines de prison plus longues. De plus, la pratique en termes de libération anticipée est devenue plus restrictive qu'auparavant, notamment pour les infractions graves. Une conséquence du besoin sécuritaire accru ressenti par la population, estiment-ils.
La situation est également tendue dans le domaine de l'exécution des mesures en milieu fermé, destinées aux délinquants souffrant de troubles psychiques. Il manque 209 places pour ces détenus, écrit la CCDJP, alors que seules 122 nouvelles places sont prévues. Ces dernières années, les tribunaux ont eu tendance à prononcer un plus grand nombre de mesures à exécuter dans des institutions fermées, et les libérations dans ce domaine ont dans le même temps diminué.
Même constat pour la détention administrative en vue d'expulsion de requérants d'asile déboutés ou d'étrangers en situation illégale. Il y manque plus de 400 places, selon les experts.
Dans l'ensemble, les besoins en places sont plus marqués en Suisse romande qu'en Suisse alémanique. Logiquement, c'est en Suisse romande que le plus grand nombre de nouvelles places sont planifiées. "Il faut désormais les créer rapidement", avertit encore la Conférence.