La collision ferroviaire de Granges-Marnand (VD) le 29 juillet s'explique par le départ du train régional alors que le feu était rouge, indique jeudi le Service d'enquête suisse sur les accidents (SESA). Les installations de sécurité fonctionnaient normalement. Les CFF se prononceront sur les questions de fond liées à l'accident à la fin du mois.
Le train régional, qui circulait de Payerne en direction de Moudon, est parti de Granges-Marnand alors que le signal de sortie montrait encore "arrêt". A ce moment, le train régio-express, qui circulait de Moudon en direction de Payerne, avait déjà réduit sa vitesse à 55 km/h et franchi le signal d'entrée, selon le rapport préliminaire du SESA.
La visibilité des deux mécaniciens était diminuée par des wagons marchandise garés sur le côté intérieur d'une courbe. Lorsque les deux mécaniciens ont réalisé l'imminence de la collision, ils ont tous deux freiné d'urgence. Malgré cela, le choc n'a pas pu être évité. Il est survenu à 18h44 et a coûté la vie au conducteur du régio-express, un Français de 24 ans, et fait de nombreux blessés.
Les installations de sécurité étaient dans un état normal et celles de la voie dans un bon état. Au moment de la collision, aucune intervention d'entretien n'était en cours et les deux trains circulaient à l'heure.
Freinage d'urgence
Le frein d'urgence du train régional a été déclenché à 69 km/h. La collision s'est produite 84 mètres après, à une vitesse de 60 km/h. Le train régio-express n'a pas dépassé la limite de vitesse sur le tronçon considéré. Le frein d'urgence a été déclenché à 55 km/h et la collision s'est produite 40 mètres après cet instant à la vitesse de 45 km/h.
Aucun indice ne laisse présumer une quelconque défectuosité antérieure sur les véhicules. Lors de la suite de l'enquête, tous les aspects d'exploitation, humain et systémiques à caractère significatif seront analysés, note le SESA qui fera des recommandations le cas échéant.
Les CFF pour leur part ont indiqué dans un communiqué avoir pris connaissance des premières conclusions du SESA. Ils prendront en compte ces faits dans l’analyse actuellement réalisée à l’interne et s’exprimeront à la fin du mois sur les questions de fond.