A Genève, plus de 200 personnes ont manifesté samedi après-midi dans le quartier de Plainpalais contre le défilé historique du bicentenaire de la police genevoise qui avait lieu au même moment au centre-ville. Des voitures ont été endommagées et des gaz lacrymogènes tirés.
Les manifestants se sont retrouvés dès 13h30 sur la plaine de Plainpalais à l'appel du mouvement "Dance against police", relayé sur les réseaux sociaux et par le Réseau Antifasciste Genève. Cette "parade festive" visait à dénoncer la "propagande immonde" des autorités qui "instrumentalisent l'histoire" pour justifier la politique "du tout répressif", selon un tract distribué sur place.
Les manifestants estimaient que la rue n'appartient ni à la police ni à l'armée dans un Etat démocratique. Ils ont aussi dénoncé la dérive sécuritaire d'un canton qui augmente le budget du Département de la sécurité, alors qu'il diminue les investissements dans presque tous les autres domaines.
La police avait pour instruction de ne pas réagir aux provocations des manifestants, a expliqué son porte-parole Eric Grandjean. A la place du Cirque, à 15h00, elle a essuyé sans broncher des jets de peinture, d'engins pyrotechniques et de canettes de bière. De nombreux badauds observaient la scène, qui s'est reproduite une plus tard à la rue Gourgas.
Un passant a été brûlé à la jambe par un fumigène tiré par les manifestants, a confirmé à l'ats Eric Grandjean. Des individus ont brisé les vitres de voitures stationnées et tenté de mettre le feu à un véhicule de luxe avec un engin pyrotechnique. Un homme est intervenu avec un extincteur.
A deux reprises, la police a tiré des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants. A 16h30 un dernier groupe d'une trentaine de personnes a été rabattu vers L'Usine, le centre culturel alternatif genevois.
La police a compté 300 manifestants. Selon M. Grandjean, aucune demande d'autorisation n'a été déposée pour cette manifestation. En matière de dégâts, la police a recensé un pneu de bus brûlé par un engin pyrotechnique, un début d'incendie dans un bus à cause d'un fumigène, une voiture brûlée, les vitres de cinq voitures brisées et de nombreux graffitis.
De son côté, le défilé historique réunissant 500 participants, dont 200 policiers, s'est bien passé, selon le porte-parole. Parti du Port-Noir, il a emprunté le quai Gustave-Ador et les Rues Basses pour rejoindre en une heure la place de Neuve, où l'attendaient les autorités.