La manifestation du Conseil central islamique suisse (CCIS) s’est déroulée sans incident majeur, mais tout de même sous tension samedi à Fribourg. Une rue du centre-ville a été fermée durant une heure pour éviter un éventuel affrontement avec des manifestants pro-kurdes.
Un peu moins de 300 personnes, selon les estimations de la police, se sont rassemblées sur la Place Python dès 13h00. Peu avant 15h00, une contre-manifestation pro-kurde a nécessité le déploiement d’un cordon policier.
Une vingtaine de personnes se sont rassemblées à proximité du lieu de la manifestation, criant des slogans tels que: "Kurdistan libre" et "Etat islamique terroriste". Ces cris ont suscité une certaine tension qui a incité les policiers à intervenir. Ils ont éloigné le groupe des contre-manifestants dans la rue piétonne adjacente, dont ils ont fermé l’accès par précaution.
Face à un public plutôt jeune, où les femmes étaient très représentées, les orateurs ont beaucoup thématisé l’islamophobie et l’égalité face aux droits fondamentaux. Le préfet Carl-Alex Ridoré, qui avait interdit le rassemblement initialement prévu à Forum Fribourg, a été souvent pris à partie.
Cette manifestation coïncidait avec la date du vote contre les minarets, il y a cinq ans exactement. Le CCIS a organisé cette manifestation principalement dans le but de dénoncer la discrimination et l'arbitraire dont il s’estime victime.
Deux individus isolés ont défilé avec des inscriptions hostiles à la manifestation, "Islam dehors" et "Ils ont des pays, qu’ils y retournent". Deux représentants du Comité d'action contre l'islamisation stratégique de la Suisse (KSIS) sont venus assister à la manifestation en observateurs.
La manifestation est restée dans le périmètre convenu avec la police. Le cortège annoncé par les organisateurs n’a pas eu lieu. Vers 16h30, tous les protagonistes avaient quitté les lieux, a indiqué la police cantonale.