Taxer les personnes qui abusent de l'alcool n'est pas une solution pour faire baisser les coûts de la santé selon l'Office fédéral de la santé publique. Après les milieux médicaux et de la prévention, c'est au tour de l'administration fédérale de faire part de son scepticisme face au projet accepté par la commission du Conseil national à la mi-août.
Faire payer les frais des séjours hospitaliers ou en cellule de dégrisement aux personnes concernées est une mauvaise idée, estime Pascal Strupler, le directeur de l'Office fédéral de la santé publique dans les colonnes du "Zentralschweiz am Sonntag". Après les buveurs, les fumeurs et les personnes en surpoids pourraient être menacés par la rupture du principe de solidarité.
"Par peur des coûts, les buveurs pourraient ne plus venir à l'hôpital ou y être amenés par leurs proches", poursuit le haut fonctionnaire. Les conséquences pour les personnes comme en termes de santé publique seront négatives", prédit-il.
Le directeur de l'OFSP préfère miser sur la prévention. "Développer la responsabilité individuelle est tout à fait justifié. Mais cette notion devrait être discutée dans le cadre de la prévention." Le Haut-Valaisan de 54 ans est convaincu que chaque franc investi dans la prévention permettra davantage de faire baisser les coûts de la santé à terme que briser le principe de solidarité".
La commission de santé publique du Conseil national est entrée en matière sur ce projet les 15 et 16 août dernier. Elle planchera sur une modification législative après la session d'automne.