Contingents de travailleurs: tourisme peu touché, hôpitaux inquiets
L'introduction de contingents pour les citoyens provenant de 15 Etats de l'UE, Chypre et Malte divise les secteurs économiques comptant sur les travailleurs étrangers. Les hôpitaux redoutent une pénurie d'employés, mais les milieux liés au tourisme et à la production agricole sont peu touchés."Hôpitaux et cliniques devront faire des demandes, ces charges administratives rendant plus difficile le recrutement d'employés étrangers", affirme Dorit Djelid, porte-parole de la faîtière des hôpitaux H+. La part des travailleurs étrangers dans la santé est importante, puisqu'elle s'élève à 39% des médecins et 33% du personnel soignant, rappelle-t-elle.La plupart d'entre eux proviennent des pays voisins. Dorit Djelid craint que les contingents aient aussi d'autres effets négatifs: "quand ceux-ci seront presque atteints, les hôpitaux ne pourront pas être sûrs que leurs demandes seront acceptées et qu'ils pourront combler assez vite les postes vacants."Engagement à court termeLes secteurs de l'économie liés au tourisme ne se sentent en revanche pas particulièrement menacés par le retour aux contingents pour les permis B (cinq ans) et leur élargissement aux 17 pays européens. "La clause de sauvegarde n'a pas entraîné de difficultés particulières ces dernières années", soutient Mario Lütolf, directeur de la Fédération suisse du tourisme (FST).Une remarque valable autant pour l'hébergement que la restauration, les remontées mécaniques et le commerce de détail. "La plupart des contrats signés avec des employés étrangers sont des contrats à court terme, valables pour la haute saison, en hiver ou en été", explique Mario Lütolf. Les employés étrangers, originaires pour la plupart d'Allemagne, d'Autriche ainsi que des pays du sud et de l'est de l'Europe, font ainsi plutôt figure de saisonniers. Engager des détenteurs d'autres permis de séjour que le permis B ne devrait pas poser de problème, estime le directeur de la FST.Maraîchers soulagésDu côté de la production agricole, les maraîchers se disent même "soulagés" de ne pas devoir faire face au pire des scénarios, à savoir la limitation des permis de séjour de courte durée (type L). Le Conseil fédéral n'a finalement pas adopté cette mesure.Les producteurs de légumes redoutaient de manquer de saisonniers, 80% des détenteurs de permis L dans le secteur provenant de Pologne. /SERVICE