Le conseiller national Carlo Sommaruga a rencontré Julian Assange mercredi à l'ambassade d'Equateur à Londres, où le fondateur de WikiLeaks est réfugié. Les deux hommes ont évoqué la situation des lanceurs d'alerte et les mesures à mettre en oeuvre pour les protéger.
Confirmant une information parue mardi dans la "Tribune de Genève" et "24 Heures", le socialiste genevois a indiqué que sa visite à M. Assange constituait "un acte de solidarité". "Je voulais lui montrer que des parlementaires de l'étranger le soutiennent dans sa démarche", précise-t-il à l'ats.
Les discussions ont essentiellement porté sur la situation dans laquelle se retrouvent aujourd'hui les lanceurs d'alerte, ou "whistleblowers" en anglais, après avoir publié leurs révélations.
Prison à vie ou mort
Dans le cas de Julian Assange par exemple, qui a obtenu l'asile de la part de l'Equateur, il risque la prison à vie voire la peine de mort s'il venait à être extradé aux Etats-Unis, après la publication de centaines de milliers de câbles diplomatiques et de documents militaires par son site Internet WikiLeaks.
Récemment, après avoir révélé l'existence de deux programmes de surveillance électronique pilotés par le renseignement américain, l'ex-consultant de la NSA Edward Snowden a demandé l'asile à une vingtaine de pays dont la Russie. En attendant une réponse de Moscou, l'Américain est bloqué dans la zone de transit de l'aéroport Cheremetievo de la capitale russe depuis un mois.
Conséquence de la révision de la loi sur l'asile
Au fondateur de WikiLeaks qui s'interrogeait sur les raisons pour lesquelles M. Snowden n'avait finalement pas déposé de demande d'asile en Suisse, le conseiller national lui a répondu que la révision de la loi sur l'asile, acceptée en juin par le peuple, rend cette démarche impossible: "Il n'est plus possible de déposer de demande auprès des ambassades; M. Snowden devrait donc pour le faire se rendre sur le territoire helvétique, ce qui lui serait refusé".
Pour protéger ceux qu'il décrit comme de "nouveaux militants qui défendent la transparence et le respect des valeurs de la démocratie", l'élu socialiste veut lancer, lors de la prochaine session parlementaire en septembre, une initiative visant à inscrire dans la loi suisse un statut qui les protège.