La majorité des cantons n'investit pas assez dans l'encouragement précoce des enfants. C'est ce que conclut Caritas sur la base d'un rapport de monitorage publié mardi. Les enfants bénéficiant d'une telle offre en âge préscolaire ont moins de risques de tomber dans la pauvreté étant adultes.
En Suisse, la pauvreté dépend avant tout du niveau de formation, écrit l'organisation caritative. Les inégalités à l'entrée à l'école enfantine ne sont pas effacées pendant la scolarité.
En matière d'encouragement précoce, la Suisse fait figure de mauvais élève en comparaison internationale. Les investissements ne représentent que 0,2% du PIB alors que la recommandation internationale est de 1%.
Seuls quatre cantons ont adopté des stratégies d'encouragement précoces à part entière visant explicitement à prévenir et à lutter contre la pauvreté: Berne, Schaffhouse, Zoug et Zurich, résume le rapport de Caritas. Quatre autres - Fribourg, les deux Bâles et Lucerne - sont en train de mettre des stratégies en place.
Quatre cantons ne sont dotés d'aucun programme. Dans les autres, l'encouragement précoce fait partie de concepts tiers, comme la politique d'intégration ou l'accueil extrafamilial. Sur ce plan, les villes de Suisse romande possèdent la plus grande offre.
C'est un aspect important, selon Bettina Fredrich, responsable du service de politique sociale de Caritas, interrogée par l'ats. Les enfants profitent des échanges avec les petits de leur âge. Et cela peut prévenir la pauvreté en permettant aux mères de travailler et d'avoir un salaire.
Mais une stratégie cantonale ou un important réseau d'accueil extrafamilial ne garantissent pas que les mesures atteignent les familles dans le besoin, constate Mme Fredrich. L'accessibilité est un élément clé.
Toute famille doit pouvoir accéder à l'encouragement précoce, revendique Caritas. Il faut que l'offre soit abordable financièrement. Elle doit aussi bien s'adresser aux parents qu'aux enfants.