Le Swiss Medical Board a suscité la polémique dimanche en déconseillant les programmes de dépistage systématique du cancer du sein chez les femmes de plus de 50 ans. Le système permet d'éviter un à deux décès pour 1000 femmes, mais on déplore aussi une centaine de résultats faussement positifs qui induisent des traitements inutiles.
On entend par "dépistage systématique par mammographie" les examens radiologiques systématiques réalisés dans le cadre d'un programme de dépistage proposé à toutes les femmes d'une certaine catégorie d'âge, sans suivi médical. Dans certains cantons, de tels programmes sont proposés aux femmes entre 50 et 69 ans, tous les deux ans, a indiqué dimanche le Swiss Medical Board (SMB).
L’étude de la littérature a révélé que ce type de dépistage peut contribuer à déceler des tumeurs à un stade précoce et réduire légèrement la mortalité. Il s’agit dès lors de mettre en parallèle les effets positifs des 1 à 2 cas de décès évités sur 1000 femmes qui se soumettent à un dépistage régulier et les effets indésirables des 100 résultats erronés sur 1000 examens.
Ces résultats faux positifs impliquent pour la patiente des examens supplémentaires et quelquefois des traitements inutiles qui comportent des contraintes physiques et psychiques. Sont également décelées des tumeurs à un stade pré-cancéreux qui ne poseront pas de problème.
La Ligue suisse contre le cancer a tout de suite réagi dimanche, marquant son étonnement. Elle relève que l'étude n'apporte pas de faits nouveaux, voire repose sur une méthodologie peu convaincante. La Fédération swiss cancer screening, qui chapeaute les programmes de dépistage du cancer du sein en Suisse, a fait part de sa "consternation".
Le dépistage du cancer du sein par la mammographie est inscrit dans les habitudes des femmes domiciliées en Suisse et plus particulièrement en Suisse romande. De nombreux cantons disposent de tels programmes (BE, FR, GE, GR, JU, NE, SG, TG, VD et VS).