La politique étrangère a marqué l'année présidentielle de Didier Burkhalter, d'autant plus qu'il assumait en même temps la présidence de l'OSCE. Cette activité diplomatique intense a permis à la Suisse de se distinguer sur la scène internationale. Mais "la sécurité en Europe a reculé", déplore le président sortant de la Confédération.
"Il y a eu davantage de 'Suisse' dans la politique étrangère", a fait valoir M. Burkhalter lors de son bilan mardi devant les médias. Et cette présence accrue sur la scène internationale de la Confédération, de ses valeurs et de son personnel diplomatique a permis de résonner en Suisse, "surtout en Suisse".
"On avait l'habitude de confier les affaires étrangères à un Romand", a rappelé celui qui est aussi le chef de la diplomatie helvétique. "C'était un peu l'école buissonnière", a-t-il ajouté en souriant. Mais cette année a permis, selon lui, de faire comprendre à quel point l'"école buissonnière" est importante.
"En 2012, nous avons ajouté la sécurité internationale aux principaux objectifs de notre stratégie de politique étrangère", a-t-il rappelé. Sans imaginer à quel point cela se révélerait d'actualité deux ans plus tard.
L'année a été riche pour le conseiller fédéral à la triple casquette. La Suisse sort même renforcée de cette politique étrangère très active, a-t-il souligné, balayant par la même occasion les critiques que cette diligence a pu soulever en Suisse.
Alors que la Suisse assumait la même année la présidence tournante de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), Didier Burkhalter s'est retrouvé aux premières loges dans la médiation autour du conflit ukrainien.
Le Neuchâtelois a pu mettre en avant ses talents de diplomate en chef, un rôle qui lui allait comme un gant. Et qui lui a permis de glaner des lauriers presque partout. "Je ne tire pas un bilan positif", s'est-il défendu. "La sécurité en Europe a baissé. Et "à peu près partout dans le monde", "les crises sont devenues plus compliquées".
Le grand dossier chaud des relations entre Berne et Bruxelles devrait donner encore du fil à retordre à cet éternel optimiste. Mais "nous sommes condamnés à nous entendre", avec l'Union européenne, a-t-il répété.