Bruxelles a mis vendredi Moscou en garde contre un usage "politique" de l'énergie et a rappelé la Russie à ses engagements, après que Vladimir Poutine a brandi la veille la menace d'une diminution de la fourniture de gaz. A Donetsk, le Premier ministre ukrainien Iatseniouk tentait, lui, de négocier avec les militants pro-russes.
"L'Union européenne est un bon client. Elle achète 70% des exportations russes d'énergie qui contribuent pour à peu près 50% des recettes du budget fédéral russe", a rappelé vendredi la porte-parole de la Commission européenne, Pia Ahrenkilde-Hansen.
"Nous attendons de nos fournisseurs qu'ils tiennent leurs engagements et il est dans l'intérêt de tous de ne pas utiliser l'énergie comme un outil politique", a-t-elle insisté.
"Nous garantissons le respect en totalité de nos obligations envers les consommateurs européens. La question n'est pas pour nous. La question, c'est la garantie du transit à travers l'Ukraine", a rétorqué vendredi Vladimir Poutine, lors d'une réunion du Conseil de sécurité russe.
En Ukraine même, après que le gouvernement ukrainien a proposé jeudi l'amnistie aux contestataires qui déposeraient les armes, le Premier ministre Arseni Iatseniouk s'est engagé vendredi à "équilibrer les pouvoirs entre le pouvoir central et les régions" avant la présidentielle anticipée du 25 mai et à ne toucher "sous aucun prétexte" aux lois garantissant le statut des langues autres que l'ukrainien.
C'est dans ce contexte tendu que se rendra lundi en Ukraine Didier Burkhalter, président en exercice de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Il rencontrera le chef de la diplomatie ukrainienne Andrii Deshchytsia et visitera la mission d'observation déployée par l'OSCE dans le pays.
Le président de la Confédération doit également s'entretenir avec le chef de la mission d'observation, le Turc Ertogrül Apakan, qui entre en fonctions ces jours, a indiqué vendredi le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE).