L'homme d'affaires franco-suisse Alain Duménil, propriétaire notamment de "L'Agefi", conteste "avec véhémence" avoir soustrait 54 millions de francs au fisc. Il annonce une action en justice pour "réclamer le manque à gagner" causé par "la divulgation de (son) nom".
Alain Duménil s'en prend, dans un entretien paru dans "Le Matin Dimanche", aux journaux "L'Hebdo" et "Tages-Anzeiger". Ces derniers, qui ont simultanément révélé jeudi la procédure ouverte au Tribunal pénal fédéral (TPF), "ont franchi la ligne jaune. Ils ont violé la loi", affirme-t-il.
"Il y a un principe en vigueur dans les pays civilisés qui est la présomption d'innocence." Pour la respecter, le juge "impose l'anonymat, (...) parce qu'il y a des dangers économiques mais surtout parce qu'il n'est pas sûr de ma culpabilité", s'insurge-t-il.
En sus, le financier domicilié à Crans-Montana (VS) dément avoir soustrait 54 millions de francs au fisc via sa société Acanthe Développement, dans laquelle il détient 50% des actions, de façon "directe et indirecte". "J'ai, à titre personnel, 10% des actions", et 40% appartiennent "à des sociétés que je contrôle, où j'ai le droit de vote."
"Un dividende de 100 millions a été versé sur dix ans", donc 10 millions pour "ma part personnelle", détaille Alain Duménil. "Ce million par année a été déclaré et fiscalisé. (...) Il n'y a pas un centime qui n'a pas été déclaré", affirme-t-il.
Quant aux 40% restants, ils sont détenus par des holdings "qui n'ont versé aucun dividende". Les montants correspondants ont été attribués à "des entreprises. Je n'ai donc pas touché d'argent" de ces titres, poursuit-il.