Le Valais doit dessiner pour l'aéroport de Sion un avenir sans l'armée. La tâche est surmontable, d'autres exemples le démontrent, mais il faut avancer rapidement. Les délais sont très minces, voire trop.
Le retrait de l'armée a déjà été annoncé en novembre. Le couperet doit tomber en 2020; le repli débuterait en 2017. Les dates ont été évoquées par le conseiller fédéral Ueli Maurer lundi lors d'une rencontre avec une délégation valaisanne, a indiqué le conseiller aux Etats PDC valaisan Jean-René Fournier, confirmant des informations de médias romands.
Le délai est trop court, estime M. Fournier. Lorsque l'armée a quitté Dübendorf (ZH), elle a laissé un délai de dix ans. De l'avis du conseiller aux Etats, le Valais devrait exiger les mêmes conditions.
Jean-René Fournier suggère aussi la création d'un groupe de pilotage. Celui-ci devrait réunir des représentants du Département fédéral de la défense (DDPS), du canton du Valais, de la Ville de Sion et du Secrétariat d'Etat à l'économie (Seco). "La balle est dans le camp du canton". Il peut proposer la création de ce groupe et sa composition, dit M. Fournier.
Mais il faut aller vite. De nombreuses questions doivent trouver une réponse. Par exemple le sort des 650'000 mètres carrés de terrain, soit environ deux tiers de l'aéroport dont la Confédération est propriétaire. L'armée semble d'accord d'entrer en matière pour une vente à un bon prix.
L'entretien des installations doit aussi être réglé. Selon M.Fournier, l'armée a signé en 1936 un contrat avec la Ville de Sion dans lequel elle s'engage à entretenir les infrastructures jusqu'en 2031.
Mais le départ des militaires soulève certaines craintes. Le contrôle aérien, l'entretien de la piste sont financés par l'armée. Son départ est synonyme de perte de financement. Pour le directeur de l'aéroport civil, la rapidité est aussi une préoccupation.