Le président américain Barack Obama étudie une attaque contre la Syrie qui serait brève et de portée limitée, a estimé la presse américaine mardi. A Damas, le ministre syrien des affaires étrangères Walid Mouallem a indiqué de son côté que son pays disposait de moyens de défense qui surprendraient le monde.
Cette attaque ne durerait probablement pas plus de deux jours et permettrait aux Etats-Unis d'éviter une implication plus grande dans la guerre civile qui déchire la Syrie depuis 2011, avance le "Washington Post", citant des responsables non identifiés de l'administration américaine.
Le "New York Times" estimait lui aussi que M. Obama, qui réfléchissait encore à l'option militaire, donnerait probablement l'ordre d'une opération limitée. Il pourrait s'agir de tirs de missiles de croisière de bâtiments américains en Méditerranée sur des cibles militaires syriennes, estime le quotidien en citant des sources de l'administration.
Une intervention serait ponctuelle et ne viserait pas à renverser le président Bachar al-Assad ni à inverser le cours de la guerre civile en Syrie, ajoute le journal.
Les responsables du renseignement américain devraient ces prochains jours communiquer des informations corroborant les accusations selon lesquelles le régime de Damas est bien le responsable de l'attaque à l'arme chimique qui a fait des centaines de morts le 21 août.
Réaction à Londres
Réaffirmant mardi que les attaques chimiques sont "absolument et totalement odieuses", le Premier ministre britannique David Cameron a estimé pour sa part qu'elles exigent une réaction de la communauté internationale, a déclaré son porte-parole. Londres, a-t-il dit, examine une "réponse proportionnée" mais n'a pas encore pris de décision.
Le Royaume-Uni prépare des plans pour une possible action militaire, a-t-il ajouté, précisant que M. Cameron devait décider mardi de convoquer ou non le Parlement, actuellement en vacances, pour y débattre d'une éventuelle intervention.
Le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu est allé plus loin en affirmant que l'attaque chimique de la semaine dernière près de Damas constituait un "crime contre l'humanité".
Damas se défendra
"Nous avons deux options: soit nous rendre, soit nous défendre avec les moyens dont nous disposons. La seconde alternative est la meilleure: nous nous défendrons", a pour sa part déclaré mardi le chef de la diplomatie syrienne Walid Mouallem lors d'une conférence de presse à Damas.
"S'en prendre à la Syrie n'est pas une mince affaire. Nous avons des moyens de défense qui vont surprendre", a-t-il ajouté. Le ministre a aussi assuré que la Russie n'abandonnerait pas son allié syrien.