Une nouvelle semaine cruciale pour l'avenir de l'Ukraine s'est ouverte. Alors que le cessez-le-feu est largement respecté, selon une diplomate suisse, les belligérants font assaut de bonne volonté. Ils veulent entamer au plus tôt de nouveaux pourparlers de paix.
La date de ces discussions entre rebelles prorusses et autorités ukrainiennes restait incertaine lundi. Les uns invitent les négociateurs à se retrouver mardi déjà à Minsk, en Biélorussie, d'autres considèrent que cette rencontre n'aura lieu que vendredi.
Un accord de cessez-le-feu est entré théoriquement en vigueur le 5 septembre. Il a cependant échoué à mettre un terme aux combats, violé quasi quotidiennement par les deux camps jusqu'à devenir inexistant.
L'envoyée spéciale suisse de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), Heidi Tagliavini, estime cependant que le cessez-le-feu est largement respecté dans l'est du pays. Les violations ne se produisent "principalement qu'en quatre points stratégiques", selon cette diplomate.
Ailleurs, le cessez-le-feu est bien suivi, "à quelques exceptions près (...) On ne peut pas dire qu'il est vain", explique Mme Tagliavini dans un entretien publié lundi par "Le Temps".
Les accords de Minsk ont permis la libération de "centaines d'otages et d'autres personnes détenues illégalement" et l'instauration de zone de sécurité. Ils prévoient notamment des dispositions en faveur de la stabilité politique et de l'aide humanitaire, ajoute la Bâloise qui a accepté de poursuivre sa mission pour l'OSCE en 2015.
Parmi les principaux points à discuter figure la demande de Kiev qui exige l'annulation des élections séparatistes du 2 novembre dans les territoires sous contrôle des rebelles.
Sur le terrain, les combats n'ont pas perdu en intensité, provoquant la mort d'au moins 11 civils durant le week-end passé. Les autorités ukrainiennes ont annoncé un soldat tué et neuf blessés en 24 heures.
Parallèlement à ces efforts, le bras de fer entre la Russie et les Occidentaux s'est accentué ces derniers jours. La chancelière allemande Angela Merkel a accusé dimanche Moscou de "causer des difficultés" à ses voisins, jugeant "bonne" la politique européenne de sanctions économiques adoptées contre Moscou.
Moscou doit reprendre jeudi ses livraisons de gaz naturel à l'Ukraine, interrompues depuis six mois en raison d'un contentieux sur le prix et sur les factures non réglées.
Pour sa part, le gouvernement ukrainien a annoncé avoir autorisé la compagnie nationale Ukrinterenergo à importer de l'électricité de Russie pour compenser les pénuries de courant dues à un manque de charbon.