Premier dirigeant occidental à se rendre à Moscou depuis le début de la crise ukrainienne, le président français François Hollande a rencontré samedi son homologue russe Vladimir Poutine dans l'espoir de dénouer le conflit. Kiev a pour sa part annoncé ce week-end de nouvelles négociations de paix pour mardi à Minsk.
L'entretien entre les dirigeants français et russe intervient au moment où les relations sont plus tendues que jamais entre M. Poutine et les dirigeants occidentaux. Ceux-ci l'accusent de mettre de. l'huile sur le feu d'un conflit ayant fait plus de 4300 morts en huit mois.
"La France et la Russie sont pour une fin immédiate du bain de sang" dans l'est séparatiste de l'Ukraine, a déclaré M. Poutine. "Aujourd'hui, je voulais avec le président Poutine envoyer un message qui est celui de la désescalade, et aujourd'hui elle est possible", a déclaré M. Hollande.
Le chef d'Etat français s'est ensuite entretenu dimanche matin de la crise ukrainienne avec la chancelière allemande. Selon l'Elysée, il "a évalué avec Angela Merkel les perspectives de progrès qui sont apparues" et réfléchi avec elle aux moyens de les consolider. Ils ont convenus de "continuer d'agir ensemble dans ce sens". M. Hollande avait déjà parlé samedi au président ukrainien Petro Porochenko.
Dans une interview au quotidien allemand "Die Welt" parue dimanche, Mme Merkel a estimé que la politique menée par Moscou entraîne des difficultés pour plusieurs pays dans le voisinage de l'UE.
En visite samedi dans la région de Kharkiv, dans l'est de l'Ukraine, le président ukrainien Petro Porochenko a annoncé un "accord de principe" pour des négociations de paix mardi à Minsk.
Mardi, en parallèle des négociations à Minsk, un cessez-le-feu doit être entériné par les séparatistes et Kiev, qui ont annoncé jeudi à la surprise générale un accord sur l'arrêt total des tirs dans l'Est.
Mais cette annonce, qui n'est pas la première, est à prendre avec prudence. Elle coïncide en effet avec un regain d'intensité des combats ayant fait ces derniers trois jours une quinzaine de morts, dont au moins huit morts parmi les soldats ukrainiens et au moins huit civils, selon des sources concordantes.